Une famille formidable

Alors qu'une famille de renommée vient d'emménager dans une petite ville japonaise, un adolescent de 14 ans voit sa vie chamboulée quand il surprend son père coucher... avec sa soeur ainée ! Ce qui ne perturbe pas plus que ça la fille cadette, mais va remettre en cause chez ce garçon le concept de sexualité, lui qui commence à s'intéresser aux demoiselles en jupe.

Pas d'erreur, nous ne sommes pas dans un film de Koji Wakamatsu pour le côté sulfureux de la chose, quoique ça reste assez soft, mais une oeuvre signée Yasuzo Masumura qui va profiter de cette horrible situation incestueuse pour la dynamiter par le biais de cet adolescent, dont on le sent perdre peu à peu ses repères, son rapport avec sa famille qui prend ça comme une rébellion de son âge alors que c'est bien plus grave que ça.

Sans trop en révéler, le titre anglais, qui suggère une boite à cubes, donc quelque chose de labyrinthique, donne une idée du drame qui se joue, avec des acteurs excellents comme Ken Ogata, dans un rôle pas facile, et la présence secondaire de Ayako Wakao, une habituée du cinéma de Masumura. Mais de manière plus générale, ce dernier filme cette famille comme une métaphore d'un monde, traditionnel, qui se brise au profit d'un autre, plus décadent qui va s'ouvrir. Et ça s'exprime même par les jeunes filles au collège qui se montrent plus aguicheuses.

Même si au final le film tourne un peu en rond sur son sujet, car on comprend très vite qu'il y a quelque chose de dysfonctionnel, Masumura parle de manière crue et impitoyable des dangers d'une nouvelle ère à la fin de ces années 1960, synonymes de changement dans la société japonaise.