Le cas David Reimer : En 1966 David Reimer est âgé de 8 mois. Suite à une circoncision ratée, il subit une pénectomie. Le psychologue John Money conseille alors aux parents un changement de sexe pour le fiston, ce qu'ils acceptent. Ils ignoraient que Money voulait faire de David un sujet d'expérimentation, visant à prouver que l'identité sexuelle n'était pas innée mais acquise. David fut rebaptisé Brenda, on lui construisit un vagin et lui administra un traitement hormonal. Malgré tout cela, Brenda se comporta comme une petite fille pendant 14 ans, jusqu'à ce qu'on lui révèle la vérité. Il décida de redevenir David à l'age de 15 ans et en 1997 subit une ablation des seins et une reconstruction du pénis. David se suicida en 2004 à l'âge de 38 ans.
Les expériences de gynécologie : Entre 1845 et 1849 J. Marion Sims, surnommé "le père de la gynécologie" a effectué plusieurs chirurgies expérimentales sur les femmes africaines esclaves sans le bénéfice de l'anesthésie. Après avoir souffert d'une douleur inimaginable, beaucoup ont perdu la vie suite à des infections. Une femme a enduré 34 opérations expérimentales pour un utérus prolabé.
La fièvre jaune : En 1897, le bactériologiste italien Sanarelli inocule cinq sujets avec le bacille à la recherche d'un agent causal de la fièvre jaune. En 1900, Walter Reed injecte le virus à 22 travailleurs immigrants espagnols à Cuba pour les payer 200 $ et 100 $ s'ils survivent.
En 1906, le Dr Richard Strong, un professeur de médecine tropicale à Harvard, a fait des expériences avec le choléra sur des prisonniers aux Philippines, 13 d'entre eux meurent. Il indemnise les survivants avec des cigares et des cigarettes. Pendant les procès de Nuremberg, des médecins nazis citent cette étude pour justifier leurs propres expériences médicales.
En 1913, la Chambre des représentants de la Pennsylvanie a enregistré que 146 enfants avaient été inoculés avec la syphilis, « grâce à la courtoisie de divers hôpitaux » et que les 15 enfants de la maison de Saint-Vincent à Philadelphie avaient eu leurs yeux testés avec la tuberculine. Plusieurs de ces enfants sont devenus définitivement aveugles. Les expérimentateurs n'ont pas été punis.
En 1915, un médecin dans le Mississippi, travaillant pour le Bureau de santé publique aux États-Unis a produit la pellagre, maladie due à la malnutrition qui se manifeste par trois catégories de symptômes : dermatite, diarrhée et démence, sur douze détenus du Mississippi pour tenter de découvrir un remède à la maladie.
Le Dr Cornelius Rhoads, un pathologiste, a mené une expérience sur le cancer à Porto Rico sous les auspices de l'Institut ROCKEFELLER pour des examens médicaux. Le Dr Rhoads a été accusé d'infecter volontairement ses sujets Porto ricains avec des cellules cancéreuses. Treize des sujets sont morts. Un médecin de Porto Rico a découvert l'expérience. Des déclarations écrites de Rhoads indiquent que la population portoricaine devrait être éradiqué. Rhoads a continué à travailler dans des installations de l'armée des États-Unis au niveau guerre biologiques dans le Maryland, dans l'Utah et le Panama et fut plus tard nommé à la Commission d'énergie atomique américain. Rhoads était aussi responsable d'expériences de rayonnement sur les prisonniers, les patients de l'hôpital et les soldats. L'American Association for Cancer Research a honoré "l'exemplaire" Cornelius Rhoads en lui donnant son prix scientifique.
Unité 731 : En 1936, le Japon établit une unité 731 à Pingfan, à 25 km de Harbin. C'est une unité de guerre biologique, déguisée en une unité de purification de l'eau. On estime que Shirō Ishii et son équipe commencèrent leurs expériences sur les humains en début d'année 1932. Les premiers cobayes étaient des prisonniers condamnés à mort et détenus à la prison de Harbin ou des résistants capturés par la Kenpeitai (la police militaire japonaise). Par la suite, les victimes furent également des soldats chinois, des Russes communistes détenus dans le camp d’Hogoin, des intellectuels, des ouvriers coupables d’agitation, ou simplement des individus soupçonnés de « déloyauté ». Dès 1933-1934, Shirō Ishii effectuait des expériences sur le choléra et la peste, en se servant de prisonniers. Déjà en 1935, des films étaient réalisés pour montrer le déroulement de ces expériences aux officiers supérieurs de l’état-major de l'armée du Guandong. Deux cents prisonniers peuplaient ces cellules. Deux ou trois mouraient chaque jour. On se livrait à la vivisection de détenus. Certains furent bouillis vifs, d’autres brûlés au lance-flammes, d’autres congelés, d’autres subirent des transfusions de sang de cheval ou même d’eau de mer, d’autres ont été électrocutés, tués dans des centrifugeuses géantes, ou soumis à une exposition prolongée aux rayons X. Des détenus furent complètement déshydratés, c’est-à-dire momifiés vivants. On les desséchait jusqu’à ce qu’ils meurent et ne pèsent plus qu'un cinquième de leur poids normal. On étudiait également sur eux les effets du cyanure d’hydrogène, d’acétone et de potassium. Certains détenus étaient affamés et privés de sommeil, jusqu’à la mort. D’autres furent soumis à des expériences de décompression. Selon certaines sources, plus de 10 000 hommes, femmes et enfants seraient morts dans les laboratoires. Selon les travaux publiés en 2002 par le Symposium International sur les Crimes de la Guerre Bactériologique, le nombre de personnes décédées en Chine à la suite des expérimentations et de l'usage des armes bactériologiques par l'Armée impériale japonaise s'élève à plus de 580 000. En 1940, l'unité 731 mène une expérience entre le 7 et le 10 septembre sur 16 prisonniers chinois en les exposants au gaz moutarde dans une situation de combat simulé. Toujours la même unité entre 1940 et 1941 a utilisé des avions afin de répandre sur les champs de coton et de riz la peste noire à Changde et Ningbo, en Chine centrale. Au total, environ 400 000 personnes ont été tuées en raison des germes d'anthrax, de choléra ou de peste que les membres de l'unité 731 avaient répandu sur les villages aux alentours.
En 1940 dans un programme d'urgence pour développer de nouveaux médicaments pour lutter contre le paludisme au cours de la Seconde Guerre mondiale, des médecins de la région de Chicago ont infecté près de 400 prisonniers. Bien que les détenus de Chicago ont été prévenus qu'ils aidaient à l'effort de guerre, ils n'étaient pas informés de la nature de l'expérience. Les médecins nazis aux procès de Nuremberg ont cité les études de Chicago comme précédents pour défendre leur propre recherche visant à aider l'effort de guerre allemand.