The Iceman est le dernier film de gangster en date. Réalisé par Ariel Vromen, pour ma part inconnu au bataillon, c'est une nouvelle occasion de voir ce que valent maintenant les films de gangster à l'ancienne. Autant dire de suite que The Iceman ne présente pas les ambitions de ses aînés et précurseurs du genre. Je pense notamment au Parrain de Coppola, aux Affranchis de Scorsese ou encore aux Incorruptibles de De Palma. Le film est davantage une petite production indépendante au budget moindre. Pour le réalisateur, de quoi s'inspirer de terrains déjà connus pour faire son film. Et cela se montre parfois réjouissant.
Dès les premières minutes, nous voilà plongés dans un univers digne d'un film de Scorsese. Les couleurs à l'ancienne dominent. Un sorte de filtre blanc cassé renforce l'aspect des films classiques du genre. Nous sommes face à une très belle reconstitution de l'ambiance années 70. Tout y parait logique. Certains trouveront cela un peu toc mais là est la difficulté de reconstituer de manière réaliste une époque passée. Pour ma part, l'aspect visuel du film est fort efficace pour nous maintenir en haleine.
Le casting est de qualité. Michael Shannon se montre bon et inspiré dans son personnage. Il est glacial et imperturbable. La présence d'autres acteurs de caractère est réjouissant. Winona Ryder, Ray Liotta ou encore James Franco sont tout à fait à la hauteur de leur rôle.
On pourra maintenant reprocher le manque de profondeur du film. Car, inspiré d'une histoire vraie et en partie un biopic, il y a véritablement matière à rendre quelque chose de long et brillant. Ce qui ressort du film est sa linéarité et son vœux de décrire une folie sans véritable émotion. Toutes les qualités d'un film sombre et psychologique sont présentes mais Ariel Vromen se contente malheureusement de ne rester que sur du simple et efficace. L'aspect ordinaire prend le dessus et masque (pas entièrement heureusement) la patte d'un réalisateur de qualité.
Le film reste tout de même fort plaisant et distrayant et il faut retenir que le résultat est largement à la hauteur de ses moyens.