"I wanna be a part of it, NEW-YORK ! NEW YORK !"
James Gray, réalisateur détesté par les américains et adulé par le public européen, revient dans les salles obscurs françaises pour nous raconter la touchante histoire d'une jeune prostituée polonaise, lors des années 20 à New-York. Ayant quelques à priori concernant le mélodrame américain, sa forme classique et Marion Cotillard parlant anglais, je suis entré dans la salle en ayant peur mais en ayant espoir, quand même, grâce à la réputation du bonhomme et sa séduisante bande-annonce. J'en suis sorti conquis.
Dès les premières secondes, Gray réussit à accomplir l'un des principales enjeux d'un film de ce genre : Reconstituer l'époque et le lieu de l'action. Le réalisateur nous montre le New-York tel qu'elle est, folle, pleine d'espoir et corrompu, sous une photographie sépia de toute beauté. Gray reconstitue à merveille l'époque. De plus, il transpose à l'écran, le contexte social de l'époque, c'est-à-dire la prohibition et les immigrés se dirigeant vers le "rêve américain", avec brio.
La mise en scène du film est d'un classique absolu mais cela, étonnamment, ajoute un charme à l'œuvre, par sa photographie éblouissante et cela permet de laisser en plus, plus de développement concernant le scénario et l'écriture des personnages. La réalisation est très belle et donne quelques plans magnifiques, dont l'ultime plan, absolument magistral. Le film est très bien écrit et mise énormément sur l'inattendu. Il déjoue les clichés traditionnels du "mélodrame" et évite, ce que j'appelle, "La course à l'emmerde". C'est à dire un mélodrame qui a pour fil rouge d'enfoncer le personnage plus bas que terre et de pousser le côté tragique à son paroxysme vers la fin, du genre "Dancer in The Dark" de Lars von Trier. Concernant les acteurs, ils sont tous excellents ! Marion Cotillard, dont j'ai horreur lors de ses rôles internationaux, s'en sort extrêmement bien et nous livre une performance incroyable, j'étais vraiment bluffé. Joaquin Phoenix, après son incroyable performance dans "The Master" (Qu'est-ce qu'il leur a pris de filer leur Oscar à Daniel-Day Lewis ?), expose tout son talent avec une interprétation étonnante et bluffante, qui ressemble d'ailleurs à son jeu dans "The Master" en plus serein, d'un personnage aux multiples personnalités, qui devient de plus en plus touchant. Jeremy Reener aussi est très bon, et prouve qu'il peut faire autre chose que faire mumuse chez les "Avengers".
En revanche, le film souffre d'un défaut majeur qui est sa lenteur. Le film dure 2 h et au bout d'une heure, on a l'impression que deux heures sont passés... Encore une fois, cela permet de mieux s'attacher à l'histoire et aux personnages, mais on sent bien passés les deux heures. La bande-originale, très jolie au début, n'est pas très bien placés lors de certains moments malgré que les partitions soient vraiment bonnes. Après, je n'ai plus rien à dire sur le film vraiment.
Donc, "The Immigrant" est un bon mélodrame, à l'ambiance et aux images sublimes, que je recommande à tout ceux qui n'ont pas envie de voir le "Battle Royale : Twilight Edition 2" et qui veulent voir une histoire bouleversante.