Cinq ans après Two lovers, James Gray revient avec ce qui est ce qui est sans doute son film le plus personnel, car inspiré de la vie de ses grands-parents, émigrés russes qui sont arrivés en Amérique dans les années 20.
Marion Cotillard, qui joue Ewa, veut sauver sa sœur, retenue sur le port de New-York pour une suspicion de tuberculose, et un homme va se proposer de l'aider sans qu'elle sache où elle met les pieds.
Afin d'avoir l'argent nécessaire pour que elle et sa sœur puissent se sauver, elle va être contrainte de se prostituer.
Pour son premier film écrit pour une femme, James Gray entre de plein pied dans le registre de l'émotion, avec une Marion Cotillard magnifique, sans doute ce qu'elle a fait de mieux jusqu'à présent, toute en douceur au départ (sa passivité au début peut déconcerter), mais dont les évènements vont l'endurcir. Elle arrive même à être meilleure que Joaquin Phoenix (qui effectue là son grand retour au cinéma, cinq après après ... Two lovers), lequel est un peu trop dans le cabotinage. On y trouve aussi Jeremy Renner, qui joue un magicien et qui ne sera pas indifférent lui aussi au sort de la Polonaise.
Dans une lumière dorée signée Darius Khondji, James Gray évoque une histoire très touchante, peut-être moins forte que celle de Two lovers dans l'évocation des sentiments, mais il est une fois porté par des comédiens formidables. A noter le dernier plan qui est sans doute ce que le réalisateur a fait de plus beau dans sa carrière, et qui résume parfaitement les trajectoires des sœurs et de leur "geôlier".