La Penn est belle et faulknérienne
Un film qui ressemble profondément à son réalisateur : noir, torturé, romanesque, engagé, profond... D'entrée de jeu, Sean Penn trouve sa place dans le cinéma classique américain, et la filiation avec Eastwood saute aux yeux.
On savait que Penn n'était pas un trublion et tant mieux pour le septième art. Cette première réalisation, d'une maturité incroyable, sonde en profondeur la famille, la société, la condition de l'homme intègre. Imprégné de l'univers faulknérien, du cinéma qui questionne en permanence notre part d'humanité (ou d'inhumanité)... On ne peut sortir intact de ces deux heures, et que c'est bon d'être remué ainsi.
Sean Penn a le talent des plus grands cinéastes, celui de marquer certaines scènes du sceau de l'éternité et de savoir filmer ses acteurs comme peu avant lui : Viggo Mortensen, alors au début de sa carrière, y est prodigieux et Charles Bronson, au crépuscule de la sienne, littéralement bouleversant, trouvant enfin ici un rôle bien loin du personnage dans lequel il avait fini par s'enfermer.
PS : Merci à VilCoyote et à Gothic de m'avoir confirmé que mon cerveau était dans un état déplorable (cf les commentaires).
http://www.senscritique.com/liste/Si_tu_as_de_la_Penn/77769