Premier film de Sean Penn aujourd'hui fort bien considéré, "The Indian Runner" souffre quand même de deux "gros" défauts : d'abord, une grande incohérence formelle, Penn hésitant entre réalisme cassavetien (honoré lors du générique de fin) et stylisation hollywoodienne, voire effets "clipesques" typés (ralentis esthétiques sur musique rock...). Ensuite, et sans doute reconnait-on ici l'inspiration officiellement springsteenienne ("Highway Patrolman"), une certaine naïveté "rouleuse de mécaniques" dans la description romantique d'une Americana en voie de paupérisation, voire de disparition. Reste des acteurs uniformément inspirés, qui sauvent largement nombre de scènes et insufflent une émotion remarquable au film. [Critique écrite en 2008]