Le film m'a beaucoup fait penser à You're Next, sorti l'année dernière. Bien qu'il y ait beaucoup moins d'action ici, mais aussi un sujet plus intense, les ressemblances sont frappantes dans le traitement de l'espace (une maison luxueuse et reculée comme cadre fermé de l'action) comme de l'esthétique, très léchée.
Présenté comme un film d'horreur, The Invitation est plutôt une sorte de thriller, véritable Cluedo à taille humaine qui nous place dans la peau d'un enquêteur principal par défaut. Sociologiquement, les idées amenées sont très intéressantes, et je ne crois pas avoir vu le thème du deuil traité de la sorte au cinéma avant ce métrage. Rien que pour çà, il mérite sa note élevée. Après, le film patine dans la semoule et met beaucoup trop de temps à rentrer dans le vif du sujet. C'est bien simple, la conclusion est expédiée en moins de 10 minutes, après plus d'une heure et quart de parlotte. Si on manque de s'ennuyer, c'est aussi du fait de la répétition de certaines scènes, dans lesquelles on voit le principal protagoniste se confronter à ses amis, venus lui témoigner leur soutient, après près de deux ans sans nouvelles.
Il en découle un autre problème majeur : j'ai eu beaucoup de mal à croire au réalisme de ce repas. Je veux dire, deux ans, c'est long quand même, et personne n'a été présent pour ce couple qui s'est déchiré suite à un évènement tragique. Pourtant, on ne traite jamais les ressentiments amicaux sous latents, cette réunion devrait être l'occasion de régler les comptes, ce qui ne sera jamais vraiment le cas. Le problème vient peut être du trop grand nombre d'acteurs, qui seront finalement sous-utilisés. j'aurai peut être opté pour quelque chose de différent, car certains sont clairement invisibles. La fin est très réussie, s'éloignant des codes classiques du slasher, auquel le final n'appartient finalement pas. Au final, on ne sait vraiment pas ce qu'on regarde jusqu'à la dernière minute, et pour une fois, c'est reposant de voir un inclassable.
En conclusion, l'idée de ce fait divers est brillante, mais freinée par un développement trop maladroit qui vient ternir le tout, dommage.