Les yeux gris...
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Le cinéma d'épouvante a ceci d'adorable qu'il nous présente chaque année 15 films catastrophiques pour une bonne surprise, un peu comme, finalement, le genre super-héroïque post Avengers (Joker semblerait être la promesse de l'année; Edit 14/10 : il l'était). The Jane Doe Identity fut, rétrospectivement, la joie inattendue de 2017; ce n'est certainement pas Le Cercle - Rings ou même Annabelle : La Création du mal, tout aussi sympathique qu'il soit, qui vont prendre sa place de référence du frisson de l'année.
S'ouvrant sur une scène très thriller policier, The Autopsy of Jane Doe, de son titre anglais, pose les bases de sa mise en scène efficace et maîtrisée, toujours pensée pour retranscrire à l'écran son atmosphère glauque, poisseuse, macabre. L'on ressent enfin quelque chose d'autre que des sursauts, des envies d'arrêt cardiaque; cette petite série b sans prétention se serait-elle érigée au statut de référence du genre?
Il semblerait bien qu'avec un concept pareil, une autopsie qui tourne mal, le réalisateur suédois André Øvredal se soit taillé, avec son deuxième film réalisé, une place de faiseur à suivre de plus près. Plus récemment metteur en scène de Scary Stories, il plaçait ici de grands espoirs en début de film qu'il respectait pour tout le reste de sa durée, jouant avec un grand talent sur les apparitions fantomatiques dans les miroirs, le danger que l'on sait arriver du fait qu'on l'entend sans le voir, ou même de ces scènes de détente entre un père et son fils inconscient du danger qui les guette.
Toute la première partie est à ce sujet la plus réussie du film. Elle lorgne sans problème du côté du thriller aux teintes de surnaturel bienvenues, avant de basculer totalement dans un délire malheureusement plombé par une grosse incohérence (le retour d'un personnage qui donne lieu à une scène choc sans pour autant qu'on puisse l'expliquer), encore que la tension y est maintenue de main de maître.
Et si l'on suivait avec passion, ainsi qu'une certaine fascination (la manière de filmer Jane Doe est incroyable), cette autopsie faîte dans les règles de l'art et la détente la plus totale, c'était aussi grâce au talent du duo d'acteurs principaux, deux excellents Brian Cox et Emile Hirsch qui se complètent à merveille et dont les personnages sont bien caractérisés, de manière certes clichée mais toujours très efficace avec cette fameuse quête du père et du fils qui doivent se réconcilier suite à un drame survenu dans la famille, le décès d'une mère qu'un métier pourrait faire oublier.
On en vient même à présenter un chien comme dernier souvenir de ce qu'il reste de l'être cher, comme John Wick le fit en son temps. Quelle surprise de se voir apprécier ces deux personnages pourtant très clichés, de craindre pour leur destinée et de se retrouver pantois une fois la fin survenue, choc et maligne, certes prévisible mais des plus logiques et efficaces. Elle assied l'impression que l'on avait tout du long : The Jane Doe Identity, de sa petite heure quarante, présente un suspens à tomber soutenu par une mise en scène aux petits oignons, et s'impose, autant par son écriture classique mais bien menée que par le talent de ses acteurs expérimentés, comme l'un des films d'épouvante les plus honnêtes, réfléchis et bien enrobé de ces dernières années.
Sacrément efficace, il vaut aussi pour sa partie non horrifique, meilleur passage de l'oeuvre qui change enfin de ce que l'on voit généralement dans le genre, et permet de poser, avec tranquillité et professionnalisme, les bases de la malédiction à venir et de développer des personnages pour lesquels on se fera un étrange soucis. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un film d'épouvante aussi efficace et bien mené.
Une série b qui marque.
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Créée
le 3 oct. 2019
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