Vu en avant première ce soir au cinéma Christine. J'y suis allée sans vraiment avoir vu de bande annonce ni lu de synopsis. Disons que, puisque c'était Fincher, je n'avais pas d'apriori mais je m'attendais à un bon film, surtout au vu des acteurs à l'affiche (Fassbender et Swinton surtout!)
Je ne l'ai pas trouvé renversant. Peut être que la logo Netflix en bas de l'écran géant y est pour quelque chose? Pourtant les éloges de son film précèdent sur la même plateforme m'avait donné l'impression qu'on pouvait contourner la malédiction des films médiocres made in Netflix.
Le film suit un tueur à gage méthodique se retrouve dans une situation inédite par rapport à la cible qu'il doit abattre. Nous sommes dans sa tête tout le long du film, et c'est sa voix off qui va être la plus grande partie des dialogues. Le film n'en comporte pas beaucoup et ce n'est, en soi, pas dérangeant, c'est un parti pris, il est assumé, et ce n'est pas quelque chose qui dessert le film.
Le tueur à gage est froid et distant, et son dialogue interne laisse entrevoir une espèce de pensée nihiliste qui ne va pas forcément quelque part. Sa philosophie est assez plate (pas d'explications, pas d'empathie, suivre le plan) mais elle colle bien à son personnage puisque son métier nécessite ce détachement. Certaines de ses actions, et plus encore, l'élément perturbateur du film posent réellement des questions quant à la psychologie du personnage ou au monde dans lequel il évolue, mais après visionnage (et surtout après avoir posé des question à Fincher puisqu'il était présent à l'avant première) on sent que certaines composantes autour de lui n'ont pas forcément été plus élaborées, et cela non pas dans un désir d'omission scénaristique. Peu de questions trouvent des réponses dans The Killer, et même si les films ne sont pas tenus d'en donner, le fait de laisser le spectateur se questionner sur des éléments peu solides est une faiblesse.
La première partie du film à Paris est réussie, mais le scénario est très léger, et très vite, on bascule dans un enchaînements d'actions et d'évènements qui restent assez en dessous du chapitre parisien. Je pense qu'il faut le voir comme un thriller d'action avec une petite psychologie plutôt que comme un héritier des films plus intellectuels de Fincher.