Nouvelle réalisation de David Fincher pour Netflix, The Killer démontre qu'il ne suffit pas de belles images, d'une réalisation léchée, pour faire un bon film.
L'ironie du premier chapitre est saisissante : le protagoniste, présenté comme un tueur perfectionniste et impassible, se fait d'abord surprendre par un modeste employé de courrier, puis échoue lamentablement dans l’exécution de son contrat en manquant son tir qu'il avait pourtant minutieusement préparé des jours durant, et qui semblait même facile aux yeux du spectateur.
Cet échec sert de prétexte à un scénario qui peine à convaincre.
Les chapitres s'enchaînent alors, à la manière de niveaux d'un jeu-vidéo par cette structure répétitive : nouvelle ville, nouvelle cible. Seule une scène de combat en Floride brise cette monotonie offrant un bref sursaut d'énergie.
Bien que le film soit techniquement irréprochable comme je le disais en introduction - nul ne peut nier la maîtrise de Fincher - il souffre d'une absence criante de profondeur aussi bien narrative qu'émotionnelle, rendant l'expérience rapidement ennuyeuse. Cet ennui se transforme vite en agacement, faute à une voix-off omniprésente, ressassant sans fin un ridicule mantra ainsi que des banalités statistiques et pseudo-philosophiques.
Respecte le plan. Anticipe, n'improvise pas. Ne fais confiance à personne. Ne mène que le combat pour lequel on te paye.
Caricature prétentieuse d'un John Wick, David Fincher signe ici ce qui pourrait être le film le plus faible de sa filmographie.