"Comme tous les remakes, il est légitime de redouter la naissance d’une telle chimère, surtout si elle naît des entrailles d’Hollywood. Soupçons et désillusions se confirment rapidement et la nouvelle version de The Killer (2024), tourné dans la ville lumière de Jean-Pierre Melville, échoue à restaurer l’œuvre original qui a révélé les talents de John Woo au monde entier. En souhaitant boucler la boucle en se rapprochant de son modèle, Le Samouraï, le cinéaste hongkongais ne fait que piétiner sur son style, désormais épuré et dénué de substance."
"Passé de main en main depuis 1992, le remake américain fut un casse-tête pour que l’écriture ne flirte pas trop avec l’homoérotisme qui se dégage du duo masculin. Ni Walter Hill, ni le coréen Lee Jae-han n’ont pu mener à terme leur réalisation. John Woo a donc fini par reprendre les rênes de ce fantasme hollywoodien. Mais pourquoi être revenu sur le film qui constitue son blason et toute son ADN cinématographique ? John Woo n’avait certainement pas tout réussi autrefois, mais The Killer premier du nom reste une référence qui n’avait pas besoin d’être dépoussiérée jusque-là."
" Le problème, c’est que l’alchimie ne prend jamais dans leur duo criminelle-policier. Chacun semble jouer dans un film différent et aucun des deux ne parvient à susciter le minimum d’intérêt pour que l’intrigue revisitée soit digeste. [...] En deux heures non justifiées de rodéo, The Killer perd en rythme, si bien que le peu d’audace employé finit par échouer sur l’autel d’un happy-end qui frôle le ridicule, celui qui tue et dont on ne ressuscite pas de sitôt. Comme Ah Jong dans l’œuvre original, John Woo gardait toujours une dernière balle, soit pour lui-même, soit pour son ennemi. Il n’est pas très difficile de constater vers qui son arme pointe dans ce remake qui sabote à peu près tout ce qu’il entreprend…"
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