Un giallo qui démarre par une très bonne première demi-heure, en forme de remake inavoué de "Dial M for Murder" d'Alfred Hitchcock. Un architecte infidèle et criblé de dettes fait chanter un assassin, pour qu'il exécute sa femme. Evidemment tout ne se passera pas comme prévu, surtout quand deux jeunes andouilles dérobent la voiture du tueur, avec une cargaison encombrante !
Une riche première partie donc, comportant plusieurs scènes très amusantes, grâce à la perversité des personnages. George Hilton en mari infâme. Antoine Saint-John et son délit de sale gueule en tueur crapuleux. Et un inspecteur de police qui se complait à torturer psychologiquement notre anti-héros.
Si visuellement on est loin du giallo baroque, Luigi Cozzi propose quelques effets de montages aussi vicieux que sympathiques, et des intérieurs très 70's bien chargés (mon dieu, cet appartement tout jaunâtre...).
Par contre le rythme ralentit beaucoup ensuite, et c'est dommage. Le film passe trop de temps sur les deux jeunes. L'occasion de quelques scènes intéressantes, d'autres beaucoup moins. Tandis que la trame principale devient secondaire, et finalement vite expédiée, dommage là encore.
Pour l'anecdote, le titre original était "Il Ragno" (l'araignée), d'où la toile d'araignée dans le générique de début. Mais la sortie du film fut retardée de 2 ans (!) à cause de la censure (il faut dire que ces dames se dénudent en effet bien...). Et finalement les producteurs changeront de titre.
A l'arrivée, "L'Assassino è costretto ad uccidere ancora" est donc une proposition qui ne tient pas toutes ses promesses, mais qui contient suffisamment de bons éléments pour satisfaire l'amateur de giallo. Et ça me permet aussi de découvrir un bon film de Luigi Cozzi, moi qui suis habitué à ses nanars...