Remarqué à Busan l'année dernière, The King of Jokgu a enfin droit à une sortie en salles en Corée, un an plus tard.
Scénarisé par Kim Tae-Gon, réalisateur du lui aussi remarqué (et primé), 1999, the Sunshine Boys, The King of Jokgu hérite un peu du background militaire et du commentaire social de son aîné. Cette fois-ci pourtant, on a affaire à une comédie. Une vraie de vraie.
The King of Jokgu, c'est avant tout son personnage principal, Man-Seob. Service militaire, terminé, il retourne à l'université. Sans le sous, Man-Seob ne rêve pourtant pas de rentrer dans une grande entreprise comme ses camarades de chambre. Son seul rêve, c'est de jouer au Jokgu et de dater l'élue de son cœur, la belle Anna. Man-Seob est donc une figure profondément subversive dans la très formatée société coréenne. En doux décalage avec le monde qui l'entoure, Man-Seob veut faire ce qu'il veut, mais surtout ce qu'il aime. Un message précieux pour le public coréen..
En tant que bonne comédie, The King of Jokgu nous offre du gag, et ne lésine pas dans ses minuscules moyens (on parle d'un budget d'environ 30 000$) pour nous offrir de francs éclats de rires. La faute à un timiing ciselé, des personnages hauts en couleur et une douce folie dans tous les recoins du film, supporté notablement par un production design à la hauteur de son très barjo postulat de départ (les props et accessoires pendant la compétition, pour ne citer qu'eux).
Si votre appréciation du film pourra dépendre de votre réceptivité au fait-main très low-cost, avec notamment un rythme qui faiblit parfois dangereusement vers le milieu de l'histoire, les gags savamment saupoudrés, le montage efficace et même, ô surprise, une fin presque émouvante finiront de remporter votre adhésion. Le commentaire social sauve également très largement le film du simple statut de film-concept.
Une petite perle indie coréenne, définitivement.