Une "Orchidée de fer" trop peu connue en France
Qu'on se le dise, le film ne vaut pas 7. Je lui aurais sans doute attribué un 6 s'il ne m'avait pas fait découvrir l'incroyable histoire de cette femme qu'est Aung San Suu Kyi.
Je vais tout de même vous parler un peu du biopic, pour ceux que ça intéresse ,et je reviendrai ensuite sur l'histoire dont il s'inspire.
Mesdames et Messieurs, il avait juré avoir tiré sa révérence, et pourtant, Luc Besson est de retour sur vos écrans pour vous offrir (encore) un dernier film.
Après les échecs commerciaux des précédents, il a pris le pari de livrer son chant du cygne, qui consisterait en une œuvre audacieuse sensée le réconcilier avec ses premiers fans. Mouais.
Et quoi de mieux pour cela que de faire larmoyer dans les chaumières avec un sujet difficile comme le combat de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix. Luc Besson avait juré lors de la promo que "l'émotion" serait au RDV, et il n'a pas menti ! A grand renfort de violons, piano, rires, larmes, séparations, retrouvailles, embrassades... Il parvient à nous faire comprendre à coups de marteau/burin que oui, être une militante pacifiste, c'est dur.
Plus sérieusement, à trop vouloir insister sur l'histoire d'amour entre Aung San Suu Kyi et son mari, on en vient à survoler l'essentiel du propos : l'engagement, l'humanisme et la détermination de la femme en question. Ici ramenés à un simple sentiment de devoir familial.
Ce n'est pas le pire de ses films, mais on ne va quand même pas se rouler par terre dès que sa production redécolle un peu...
Mais alors, quelle révélation pour Aung San Suu Kyi (d'ailleurs très bien interprétée par Michelle Yeoh) !
Fille d'un Général très populaire en Birmanie, négociateur pour l'indépendance de son pays et véritable espoir pour son peuple, elle voit sa vie bouleversée suite à l’assassinat de son père par le pouvoir en place. Suu suit alors sa mère en Inde avant de partir étudier en Grande-Bretagne.
Elle ne reviendra dans son pays natal qu’afin de s'occuper de sa mère mourante, à l'âge de 43 ans. C'est là, face à l'horreur de la répression politique et influencée par la philosophie de Gandhi, qu'elle entreprend d'aider son peuple en travaillant à la démocratisation du pays.
S'en suit un combat formidable, véritable bras de fer avec le régime birman, qui lui vaudra le Prix Nobel de la Paix en 1991, et un culte magnifique voué par son peuple.
Je ne veux pas trop rentrer dans les détails mais ça vaut vraiment le coup de s'y intéresser !
Ce film a en tout cas eu le mérite de m'ouvrir aux problèmes actuels d'un pays bien lointain. Et surtout, m'a permit de découvrir une "Orchidée de Fer", dont le combat persiste d'ailleurs toujours à l'heure actuelle.
"Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre" (Aung San Suu Kyi)