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Bon bah, sans avoir le même niveau de sévérité, je partage pas mal des critiques faites par mon estimée co-spectatrice @Before-Sunrise.
C'est sans aucun doute le moins mauvais Besson depuis le Cinquième Élément, mais ce qui ressort c'est surtout un sentiment de gâchis.
D'une histoire forte et touchante, il ne fait pas grand-chose malheureusement.
Focalisé tout au long du film sur l'histoire personnelle de cette femme impressionnante en tous points, il va énormément négliger le côté historique et politique de la Birmanie, dont on apprend finalement bien peu de choses.
Et, plus grave, le fameux combat politique d'Aung San Suu Kyi justement, restera presque en retrait par rapport à sa vie, surtout familiale, au travers des implications qu'il peut avoir sur cette dernière, ou réciproquement.
C'est vraiment regrettable.
Difficile en revanche de reprocher le manque de prises de vue du pays lui-même, eût égard aux difficultés de tournage bien évidemment.
Il n'en reste pas moins un film basé sur un destin exceptionnel, à la trame émouvante, se laissant cependant bien trop souvent aller à un pathos excessif, le tout renforcé par une musique relativement pathétique, signée Éric Serra (sans doute un homonyme).
Un film didactique, académique, interprété par deux acteurs qui ne déméritent pas (merveilleuse Michelle Yeoh, comme d'habitude).
Mais ils sont desservis par le manque d'audace flagrant d'un réalisateur ayant certes le mérite d'avoir monté un projet humainement risqué, mais l'ensemble laisse un peu le sentiment d'une tempête dans un verre d'eau.
Une note qui doit donc beaucoup à l'héroïne "réelle" elle-même et au Canon de Pachelbel, mais bien peu au travail d'un Besson qui reste pour moi en quête de rédemption.