"John Rambo" se montrait plus instructif
Et de quatre ! « The Lady » est le quatrième film que Luc Besson réalise après avoir annoncé publiquement, en 2006, qu'il arrêtait le cinéma pour se consacrer à l'action citoyenne. Si les trois « Arthur et les Minimoys » et « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec » n'avaient pas franchement l'allure d'actions citoyennes, avec ce biopic d'Aung San Suu Kyi, nous étions en droit d'espérer que le réalisateur de « Léon » en vienne au moins à faire du cinéma citoyen. Que nenni ! Alors qu'il tenait un sujet passionnant, Besson réalise un film historique et politique sans histoire...ni politique ! Bercé par une musique violoneuse et outrageusement exotique, « The Lady » est un long mélo formaté qui passe complètement à côté de la force de son personnage et de son symbole. N'espérez pas en sortir plus cultivé ; de la Birmanie, de son contexte politique, de la mise en place d'une des pires tyrannies de la planète vous n'en apprendrez strictement rien. Sur le même pays, « John Rambo » se montrait plus instructif.
Pourtant, tout ça partait de la meilleure intention du monde. Raconter la vie de la fille du général Aung San, leader de la libération birmane, assassiné en 1947 par ses opposants. Elle qui a reçu un prix Nobel de la paix pour son combat pacifiste visant à instaurer la démocratie dans son pays. Avec la magnifique Michelle Yeoh dans le rôle titre, ce destin tragique et passionné avait tout pour inspirer un grand film. Malheureusement, à l'image de son souci de réalisme (allez comprendre pourquoi les protagonistes ne parlent birman qu'une fois sur trois), Luc Besson fait tout à moitié et prouve qu'il n'a définitivement pas la carrure pour assumer ses ambitions. On en ressort néanmoins avec l'étrange impression d'avoir vu l'un des moins mauvais films du réalisateur depuis de nombreuses années.