l'Histoire actuelle d'un pays à travers une femme
Rangoon, début des années 90 était le premier film traitement de l'arrivée au pouvoir de la Junte en Birmanie. Plutôt intéressant à l'époque, The Lady relance cette vague avec un Besson qui a fait du très bon comme du très mauvais, comme beaucoup de réalisateurs, mais on ne peut pas lui enlever qu'il a fait pour le ciné français ce que personne n'avait fait avant lui, tuer "l'esprit parisien intello de la Nouvelle Vague" et entrer dans une modernité assumée.
Michelle Yeoh, une actrice incroyable, avait coeur pour cette histoire de Aung San Suu Kyi qui pourrait bientôt reprendre le pouvoir en Birmanie, donc le film est pleinement dans l'actualité d'aujourd'hui...
On a en effet parlé de cette lutte qu'en 2010, lorsque cette dernière a pu recevoir son prix Nobel, et ma foi le film vaut plus que le détour, il n'est certes pas parfait mais la force du sujet et une Michelle Yeoh en état de grâce font qu'il emporte aisément l'adhésion. Puis l'histoire de Aung San Suu Kyi est vraiment intéressante sur le point de vue d'un biopic, il se révèle porteur de paix et d'espoir pour un pays constamment sous l'oppression. Besson retient ses explosions et scènes d'action pour livrer un film porté plutôt sur les sentiments que peuvent susciter une vie comme celle de Aung San Suu Kyi. Une musique de Serra inspirée, mais pas si originale.
Michelle Yeoh, qui parvient à s'imprégner de son personnage, est entourée d'un décor magnifique mais dangereux. Nous sommes à la fois sensibles à la tragédie de cette histoire d'amour, et à la volonté presque sur-réaliste du Suu à accomplir son devoir. Bien que la mise en scène s'attarde un peu trop (à mon goût) sur sa relation familiale, je suis ressorti de la séance ravi.
The Lady est le film de la renaissance pour Luc Besson, porté par une Michelle Yeoh et un David Thewlis exceptionnelles, il réussit à montrer la Birmanie et Aung San Suu Kyi sous sa vraie face, la battante qui cherche à protéger son pays depuis près de 25 ans.