(The) Lady Assassin (2013) - Mỹ Nhân Kế / 83 min.
Réalisateur et Scénariste : Nguyen Quang Dung
Actrices principales : Tang Thanh Ha ; Thanh Hang ; Ngoc Quyên ; Kim Dung ; Diem My.
Mots-clefs : Vietnam ; Action ; Wu Xia Pian.
Le pitch :
Dans une région reculée, 4 femmes dirigent une taverne où s’arrêtent de nombreux voyageurs. Mais ce n’est qu’une couverture : elles se sont données pour mission d’éliminer officiers corrompus et autres hommes de peu de foi. Lorsque débarque une jeune fille innocente, dont toute la famille a été assassinée par un général sanguinaire, elles décident de lui venir en aide et de la former aux arcanes de l’assassinat !
Premières impressions:
Tatanne, jolies filles et scénario minime – voilà un programme qui semblait parfait pour me reposer après une chaude semaine d’août et perdre mon pucelage du cinéma vietnamien par la même occasion. Eh oui, j’ai beau m’intéresser aux films asiatiques, les productions vietnamiennes me sont totalement inconnues et je dois avouer que je ne sais pas grand-chose du pays non plus si ce n’est qu’il y fait chaud et humide l’été, que les femmes y portent des Áo Dài colorés et que ma poto vietnamienne a tendance à mettre beaucoup trop de piment dans ses plats. Bref, n’attendez pas de moi un cours de sociologie !
« The Lady Assassin » est une sorte de Wu xia pian vietnamien, c'est-à-dire un film de capes et d’épées avec sauts vertigineux et cascades du genre Tigre et Dragon, un style d’habitude associé au cinéma de Hong-Kong mais qui avait déjà inspiré bon nombre de films d’art martiaux dans la Saigon d’après la guerre d’Indochine. Par ailleurs, «The Lady Assassin » s’inscrit dans la tradition des phim Tết dans lequel le réalisateur Nguyen Quang Dung semble s’être spécialisé. Les phim Tết, ce sont des films de purs divertissements, goût guimauve ou brainless, qui sont réalisés spécifiquement pour les fêtes de fin d’années et remplir les salles obscures d’ados en mal de mauvais films. Du coup, c’est un petit miracle que le film soit arrivé jusqu’à nos contrées tant le cinéma vietnamien s’exporte peu, mais un miracle qui trouve racine dans le succès populaire qu’il a réalisé au Vietnam.
Ainsi, « The Lady Assassin » est un bon gros film commercial brainless, qui mise tout sur les effets spéciaux, sur la 3D et sur la plastique de ses actrices, des jeunes filles fort charmantes au demeurant mais qui ne touchent pas une bille en matière d’arts-martiaux (le making-of est assez éloquent à ce sujet). Le film alterne donc des scènes de bastons plutôt sympas mais un peu kitchouilles, avec de looooooooooooongues scènes de mauvais dialogues où les jeunes filles déversent leurs bons sentiments en se massant le dos dans des piscines de lait de coco géantes, tout ça pour accoucher d’un final mythique contre un méchant moustachu !
Pourtant, j’ai quand même passé un sacré bon moment devant ce film, surtout parce que je me suis quand même bien fendu la poire devant ses combats improbables, mais assez nerveux, ses Áo Dài power rangers (chaque fille a sa couleur fluo !) et ses entraînements d’assassin à base de beach foot-volley ! En plus, le réal nous glisse une belle petite référence à Matrix au cours d’un de ses combats !
Bien entendu, le film est une abominable chiasse qui multiplie les faux raccords et qui en fait des caisses avec la 3D lors des bastons, mais c’est une chiasse sympathique ! En effet, même si le réalisateur n’est pas vraiment un cador concernant les transitions, il trouve ça et là quelques belles mises en scènes et dispose d’un matériel et d’un budget pas du tout dégueu pour le pays qui lui permet de rendre une copie kitsch mais qui pète visuellement. Une sorte de nanar des temps modernes bien divertissant dont on excuse facilement le sur-jeu des acteurs.
En bref, si vous cherchez une comédie-nanard-bastonesque à la musique dégueulasse et au méchant à moustache, je ne saurais que vous recommander de jeter un œil sur Lady Assassin. C’est l’archétype même du film à regarder le samedi soir entre potes. Je pense même que je vais tâcher de regarder quelques autres films du réalisateur quand j’aurais besoin d’un moment WTF. Pour les curieux, sachez qu’un DVD est sorti en France l’an dernier et que le film existe aussi en VOD ! Joie !