Son court-métrage Blinky™ avait donné des sueurs froides tout en laissant découvrir une mise en scène impressionnante de la part d'un jeune réalisateur irlandais : Ruairí Robinson. Pour son premier long-métrage, il devait réaliser l'adaptation-live d'Akira. Heureusement pour lui (et pour nous), le projet est tombé à la flotte, laissant le réalisateur adapter une nouvelle de Sydney J. Bounds où des astronautes effectuant leurs derniers jours d'une mission sur Mars vont être victimes d'un mal étrange. Une idée sympatoche comme tout pour un metteur en scène talentueux mais qui manque cruellement de consistance...
Last Days on Mars possède un pitch simplissime : des astronautes pressés de rentrer chez eux, une bactérie inconnue qui contamine deux des leurs les transformant en sortes de zombies mutants. À partir de là, le film va devenir un classique film de survie versus des morts-vivants, le tout dans un vaisseau spatial. C'est du classique mais, bien mené, ça peut nous filer les frissons (à l'instar de Prometheus pour ne citer que le plus récent). Hélas, étalant une mini-histoire sur une durée de long-métrage, le résultat n'est que plus ennuyeux.
Robinson n'arrive jamais à rendre ses protagonistes, pourtant peu nombreux, à devenir attachants ou à acquérir une quelconque personnalité. De plus, les séquences horrifiques n'ont rien de surprenant et sont beaucoup trop espacées dans ce scénario préférant jouer sur la peur de nos héros que sur un véritable survival dans l'espace. On s'ennuie donc pas mal devant ce jeu de cache-cache pas très palpitant où les multiples possibilités d'un scénario pourtant très simple ne sont que trop rarement exploitées.
Mené par un Liev Schreiber pas très convaincant en héros portant un film basique sur ses épaules, Last Days on Mars n'apporte rien au genre et ne bénéficie même pas d'une mise en scène réussie, la faute à une photographie cafouilleuse (les passages dans le noir sont extrêmement fades) et un léger manque de gore, comme si le film s'était autocensuré. Dommage. On attendait donc beaucoup plus le premier film d'un réalisateur bien plus à l'aise dans des courts inventifs et plus soignés. En ce qui concerne cette incursion naissante pour le format cinéma, on peut dire que Robinson a encore pas mal de chemin à faire au final. Une déception.