Grosse mode il y a un peu plus de dix ans, Mars nous avait offert des métrages de qualité (Mission to Mars) comme de très mauvais (Planète Rouge). Puis la Lune est venue à son tour, avec le sympathique Moon et le catastrophique Invasion sur la Lune, et puis voilà soudain que The Last Days on Mars arrive, reprenant à nouveau le thème de Mars et ses parasites bien décidés à se servir d’astronautes comme hôtes pour rejoindre la Terre. Pas besoin de vous en dire plus, vous aurez déjà compris que si vous cherchez l’originalité, il n’y aura rien de bon pour vous ici. Quoique si vous cherchez quelque chose d’autre vous n’aurez rien non plus, car l’ensemble est affreusement mou, mou au point de pouvoir faire passer de la guimauve pour du ciment. C’est filmé et rythmé comme 2001 L’odyssée de l’espace, sauf que pour un produit qui se veut un film à sensations ça ne colle pas, et dès les premières minutes on ressent de l’ennui. Puis on attend, un peu, pas trop quand même, mais même lorsque les parasites transforment l’un après l’autre les cosmonautes en zombies on continue à s’ennuyer. Pas de vraies courses-poursuites, pas de vraies instants de tension (alors que l’espace, le confinement, etc, il y a de la ressource en matière de terreur pourtant !), en bref nous sommes devant un film dont le scénario et la réalisation n’auraient pas dû le hisser au-delà du niveau du téléfilm. Le plus étonnant est néanmoins sa technique. Ici tout est léché, l’image est sublime, tout comme la direction sonore ou encore les effets-spéciaux qui n’ont franchement pas à rougir face à la concurrence. Pourquoi une telle débauche de moyens pour un produit si ridicule ? Il y a certes Liev Schreiber et Elias Koteas, deux têtes que l’on aime bien, mais avec deux millions de dollars la production s’en serait tout aussi bien sorti. A croire que le Royaume-Uni et l’Irlande ont voulu faire un tour de force simplement pour montrer qu’ils n’étaient pas à la ramasse niveau SF. Sur ce point ils n’auront réussi qu’à laver qu’à moitié leur honneur, démontrant qu’ils peuvent écraser leurs voisins européens en terme d’effets-spéciaux. Finalement ils n’auront prouvé qu’une chose, on fait de la bien meilleure SF lorsque l’on est fauché, le scénario devant combler le manque de moyens, et non l’inverse.
Il semble que tout cela se soit fait ressentir sur le tournage, car en plus de marcher dans du miel, les acteurs ont l’air de s’ennuyer tout autant que nous. Et si vous cherchiez de l’horreur, passez votre chemin, les zombies n’ayant rien d’effrayant et le sang étant pour ainsi dire absent.