Un grand non-film d’action
Bien, à part le fait que je l’ai trouvé dans un Cash Express, qu’avons-nous? Des fragments de scénario, des éléments et des idées non-originales mis ensemble par des scénaristes visiblement en manque de pain (même si j’ai lu que les scénaristes co-produisaient...), ou, puisque de toute façon tout le monde s’en fout, simplement du travail bâclé pour le marché vidéo? Je pourrais pas dire. Il y a un séisme à la faille de San Andreas qui, par quelque miracle (ou manque d’inspiration), touche le monde entier; il y a des survivants disparates et sans personnalité joués par des acteurs creux (des non-acteurs? Hm...), même Dolph, pour qui pourtant je me suis fait ce «film» en entier (bon, après, c’est pas vraiment ses talents d’acteur qu’on cherche dans ses films); il y a une maladie «étrange» (juste des cloques) qui fait muter, pour on ne sait quelle raison (ou à cause de quel coup de caféine dans le cerveau de ces chers scénaristes), des gens au hasard, et clone des chèvres; il y a une non-histoire d’amour complétement déplacée et non-crédible; il y a une non-prison ressemblant à s’y méprendre à une usine, une non-base militaire ressemblant à une carrière avec deux trois décors piqués dans des poubelles, et une non-mer toxique ressemblant à un petit lac; il y a un non-policier non-fou qui ressemble plutôt à un acteur jouant un acteur jouant mal un policier fou; il y a un grand méchant sans charisme ni rien dans son jeu pour indiquer qu’il est méchant (un non-méchant donc? ma théorie se tient pour l’instant) sinon sa moustache texane et son prénom maléfique (Jesus...), et un sbire qui est censé être un géologue mais ressemble à un geek cliché (sauf que c’est pas un geek: j’ajoute à ma liste le non-géologue et le non-geek); il y a une histoire d’héroïne et de pouvoir assez absconse (ou alors c’est juste mal foutu); il y a aussi une amnésie du héros principal non-expliquée (voire une non-amnésie, car au début du film Dolph en voix-off nous présente l’«histoire» ayant conduit à la situation actuelle), ainsi que des miracles de dieu accomplis sur prière d’une petite fille. Mais, par-dessus tout, il y a le cœur du film, ce qui définit son genre (assez étendu et apprécié comme j’en suis de plus en plus persuadé)—la non-action. Cette dernière en effet est partout, nous attendant au non-climax de pratiquement chaque scène, nous absorbant dans une contemplation ébahie, nous apprenant les grands secrets de l’univers (comme par exemple que même le vénérable Albert Pyun arrive à faire des films plus passionnants, si si), nous transissant de sa puissance. Car, attendue et anticipée pendant tout le film, arborant fièrement sur sa jaquette les quelques images plutôt excitantes des 10 minutes de film où il y a des combats (enfin, quelque chose qu’on veut faire passer pour des combats), l’action aurait pu être bonne ou au moins honnête (ce qu’elle serait avec juste un peu plus de conviction), mais malheureusement elle est plus rapide que dans un western tout en étant quand même molle...
Assez dit: je pense que j’ai déjà donné à ce film plus qu’il ne mérite.
Ainsi donc: 2 étoiles pour l’idée de la dernière patrouille, pour tous les malades drogués à l’héroïne, pour Dolph, et pour le ton plutôt optimiste et «léger» (si on peut appeler ça ainsi).
Merci pour ce grand moment d’ennui.