Primé à la berlinale,The last to see them débute par une prolepse : une famille va être séquestrée et assassinée. Mais on ne verra rien de cette nuit horrible et il s'agit d'adhérer à ce parti pris elliptique. Après de longs travellings sur une route, on nous amène dans une ferme italienne pour nous montrer les dernières heures de la vie d'une famille. Il ne se passe pas grand chose mais le carton liminaire nous tient en haleine un temps. On apprend ainsi que la mère est dépressive, que le père est rigoriste pendant que les enfants s'occupent de toutes les tâches domestiques. Le suspens est présent : le père signe un contrat pour une police d'assurance, la mère va se faire opérer, la cadette s'occupe des préparatifs du mariage de l'aînée pendant que le plus jeune polit une boîte. Le motif du secret apparaît en creux : les parents cachent l'opération de la mère aux enfants, le fils et le père fument en cachette. Le film travaille le non dit, la violence du frère est suggérée puis refoulée, l'horreur est reléguée aux cartons de début et de fin. Certaines scènes ont peu d'intérêt, si ce n'est de nous montrer les derniers à les avoir vus comme ces chasseurs qui passent sur le terrain familial ou cette jeune fille qui vient préparer une tarte. Au final, on saura pas pourquoi ces gens sont morts, on en ressort plein d'interrogations et avec un sentiment de vacuité.