Prométhée-moi le second...

Avec The Lighthouse Robert Eggers signe un deuxième long métrage clairement atmosphérique, rappelant dans son apparat visuel le Cul-de-Sac de Roman Polanski et la paranoïa d'un chef d'oeuvre comme Le Locataire du même auteur...

Libre et anxiogène, parfois expérimental et uniquement concentré autour de ses deux personnages principaux ( Ephraim Winslow et Thomas Wake, respectivement Robert Pattinson et Willem Dafoe, tous deux excellents...) ce drame nébuleux en forme de huis-clos à ciel ouvert joue beaucoup sur un principe de glissement narratif, toujours dans une logique de climat irréel, surréel voire surnaturel.

The Lighthouse a ceci de particulier qu'il semble totalement échapper à une catégorisation ou à une réduction dans un genre donné. Inclassable, peu ou prou psychologique mais un rien psychanalytique en paradoxe ( le film s'interroge beaucoup sur l'altérité et l'aliénation humaine ) le second long métrage de Robert Eggers n'est pas en reste en matière d'audaces stylistiques, conjuguant des aspects purement concrets à d'autres choses plus fantasmées, plus mystiques voire mythologiques ( la référence au mythe antique de Prométhée revient à maintes reprises au coeur du récit...).

Immersive expérience que ce The Lighthouse, conte crépusculaire diablement polanskien à la plastique redoutablement chiadée. Après le très réussi The Witch Robert Eggers confirme qu'il est un cinéaste sur lequel il faudra, de toute façon, compter. Assez remarquable.