(ultra) Light my fire
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Ça fait quelques années voire décennies que le genre horrifique tourne en rond, toujours sur les mêmes thématiques, avec les mêmes techniques : l'originalité se faisait rare, bien que j'apprécie certains films d'horreur récents (Mister Babadook, Don't Breathe...). Et en 2019 a débarqué Midsommar, qui s'appuie essentiellement sur son atmosphère étrange. Midsommar est profondément perturbant, et relance le genre.
Mais je ne pensais pas voir peu de temps après surgir un film encore plus perturbant : The Lighthouse, produit par les mêmes studios que Midsommar. Poussant le concept de film de genre, il se déroule intégralement en format 4/3 et en noir et blanc, se dotant ainsi d'une esthétique toute particulière. On voit peu, les images sont parfois furtives ou lointaines, si bien qu'on n'est pas certains de ce que l'on voit, et cette sensation de doute est à la base de l'angoisse.
Cette esthétique relève assez nettement de l'expressionnisme, misant sur son cadre oppressant, ses plans vertigineux, ses musiques dissonantes et ses acteurs au sommet. Willem Dafoe est méconnaissable mais toujours charismatique, et Robert Pattinson est véritablement grandiose, et extrêmement dérangeant.
Il découle de tous ces paramètres un film à l'atmosphère vraiment malsaine, renforcée par l'enfermement du huis clos, la perte de contrôle due à l'ivresse, la folie croissante, les dialogues imprévisibles et surréalistes, la solitude et la frustration.
Il ne devrait pas convenir à tout le monde, car le scénario n'est en fait qu'un long crescendo vers la folie. Si on n'est pas pris dans cette ambiance oppressante, on risque de passer à côté du film. Mieux vaut le voir dans de bonnes conditions audio et visuelles, pour une meilleure immersion.
J'ai vu peu de films aussi déroutants et immersifs récemment. Midsommar nous montrait les folies qu'engendrent la secte, The Lighthouse nous donne l'impression de faire partie de la folie-même, de l'assimiler. Si on veut vraiment être chamboulé, voilà le type de film d'horreur dans lequel il faut se lancer. J'espère que ces films d'épouvante aux atmosphères si singulières enfanteront beaucoup d'autres films par la suite.
PS : Malgré l'ambiance hyper glauque de The Lighthouse, certains trouvent toujours un moyen pour le dénaturer... Et c'est bien drôle !
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Créée
le 18 févr. 2020
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