(ultra) Light my fire
Il se passe clairement quelque chose dans le cinéma de genre américain, et après une série de réussites réjouissantes (It Follows, Hérédité, The Witch), on est nombreux à attendre de voir se...
le 18 déc. 2019
142 j'aime
20
Avec The Lighthouse, Robert Eggers nous plonge dans un huis clos oppressant où l’esprit humain vacille au rythme des vagues. Ce thriller psychologique mêle esthétique rétro et performances inoubliables pour offrir une expérience aussi fascinante que déconcertante.
Le format 1:1 en noir et blanc est un choix audacieux et magnifiquement maîtrisé. Ce cadre resserré renforce l’impression d’enfermement des personnages et accentue leur isolement sur cette île balayée par les éléments. Ephraim Winslow (Robert Pattinson) et Thomas Wake(Willem Dafoe) s’y confrontent à la solitude et à eux-mêmes, sombrant peu à peu dans une folie oppressante nourrie par des tensions psychologiques intenses et une mise en scène hypnotique.
L’ambiance sonore joue un rôle primordial : le hurlement du vent, les cris perçants des mouettes et surtout la corne de brume, implacable, forment un véritable mur sonore qui plonge le spectateur dans l’angoisse. La montée en tension, subtile mais implacable, reflète brillamment l’effondrement progressif des personnages. Eggers explore également des thèmes complexes, s’inspirant de la mythologie grecque (Prométhée notamment) tout en abordant des questions de sexualité, de pouvoir et de lutte intérieure, offrant ainsi un riche terrain d’interprétation.
Le duo d’acteurs est impressionnant. Willem Dafoe, avec son regard habité et sa diction théâtrale, parvient à être excentrique sans jamais sombrer dans la caricature. Robert Pattinson, plus viscéral, livre une prestation magnétique qui capte l’essence d’un homme au bord de l’implosion.
Cependant, la narration chaotique par moments peut dérouter. Si ce désordre reflète la perte de repères des personnages, il complexifie parfois la lecture, donnant l’impression que l’intrigue part un peu dans tous les sens.
The Lighthouse est une œuvre unique, captivante et audacieuse. Malgré sa structure parfois désordonnée, elle s’impose comme une expérience immersive et troublante, qui mérite d’être vécue pour sa profondeur thématique et sa virtuosité esthétique.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 10 Films, Les meilleurs films des années 2010, Les meilleurs films de 2019, Les meilleurs films avec Robert Pattinson et Les meilleurs films avec Willem Dafoe
Créée
le 12 janv. 2025
Critique lue 7 fois
1 j'aime
D'autres avis sur The Lighthouse
Il se passe clairement quelque chose dans le cinéma de genre américain, et après une série de réussites réjouissantes (It Follows, Hérédité, The Witch), on est nombreux à attendre de voir se...
le 18 déc. 2019
142 j'aime
20
L’affluence extraordinaire laissait déjà entendre à quel point The Lighthouse était attendu lors de ce Festival de Cannes. Sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs, le film de Robert Eggers...
Par
le 20 mai 2019
83 j'aime
10
Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...
Par
le 20 mai 2019
77 j'aime
10
Du même critique
Avec Matt and Mara, Kazik Radwanski signe une chronique amoureuse d’un réalisme troublant, capturant avec une grande justesse la difficulté d’aimer et de s’engager.La mise en scène intimiste et...
Par
le 2 févr. 2025
2 j'aime
Retrouver Wallace et Gromit dans La Palme de la Vengeance, réalisé par Nick Park et Merlin Crossingham, c’est renouer avec un univers iconique où la pâte à modeler et l’humour anglais font toujours...
Par
le 11 janv. 2025
2 j'aime
Déjà coutumier du cinéma de Yórgos Lánthimos j'attendais de retrouver ses ambiances surréalistes et lancinantes.Et bien ce film est à l'image de son travail, on y retrouve une atmosphère clinique...
Par
le 10 nov. 2024
2 j'aime