Assez souvent (en admettant que mon cas soit une généralité), le synopsis d'un film vous vend du rêve. Evidemment, la plupart du temps, le film va vous proposer autre chose, ce qui va vous déçevoir. Avec The lobster, j'ai eu autre chose que la simple promesse du synopsis, mais quelque chose d'énorme.
Ce film est très froid. La composition de chaque plan est étudiée, la photographie est clinique, les couleurs globalement tristes à en pleurer et la plupart des dialogues ont lieu sans musique. La mise en scène va surtout jouer avec des plans fixes extrêmement bien composés en rythmant le film de façon unique (des plans anodins sont souvent plus longs ou plus courts que ce à quoi de nombreux réalisateurs nous ont habitué) et permet de créer de manière astucieuse une ambiance, une tension et même du suspense dans certains cas (il y a une utilisation des miroirs dans une scène où un personnage cherche à en retrouver un autre pour lui faire du mal disons-le concrètement et c'est magnifique). C'est le genre de films qui fait rire à plusieurs reprises mais toujours nerveusement.
Le fond est tout aussi intéressant, en abordant des thématiques simples mais efficacement en explorant des questionnements autour de la solitude, de la nécessité d'avoir des points communs avec une personne pour l'aimer, des sacrifices à faire pour que la société nous accepte et bien d'autres choses qui me parlent.
Les acteurs sont convaincants en interprétant des personnages désincarnés et totalement bousillés par le système qui les entoure, ce qui me semble être un traitement très pertinent pour un tel sujet.
A tenter, même si ça ne plaira pas forcément à tout le monde tant la froideur du film peut s'avérer déconcertante.