On peut toujours trouver des messages cachés après-coup à des œuvres qui ne nous ont rien fait ressentir. Est-ce de la malhonnêteté intellectuelle que de leur attribuer une valeur après y avoir réfléchi ? Du tout.
The Lobster cependant est non seulement le contraire d'agréable à regarder, mais en prime il n'apporte rien. Voyez "don't look up", la réa totalement mainstream et les personnages stupides peut rendre l'expérience parfois désagréable mais le résultat y est: il fait réfléchir avec des parallèles, notamment sur le changement climatique.
Voyez, d'autre part, "stalker". Le parti-pris de la lenteur et d'une ambiance poussée peuvent rendre l'expérience pénible mais elle est tellement palpable qu'on s'en imprègne et en ressort grandi d'une certaine compréhension hors de soi, d'un monde pensé en profondeur.
The Lobster n'est rien de tout ça. Pour y attribuer un quelconque génie, il faut être shortsighted.
Cocasse. Incongru.
Ce film mise sur ces éléments, présentés de manière tellement neutre qu'on la caractérisera de décalée, qui n'apportent rien au récit. Le récit d'ailleurs n'est qu'un enchaînement d'inepties présentées avec un ton de "designer fraichement conscient de son génie". La Direction Artistique est marquée oui, mais elle est nulle. L'ambiance est plombante, on nous dépeint un monde un peu fantastique: les cavaliers seuls sont transformés en animaux, ok, mais en fait on s'en fiche car le récit est:
- Une situation socialement cocasse et codifiée d'une manière nous étant familière dans les formes (mes différentes dans le contenu, ici le principe est: le contenu est débile)
- Les personnages ne réagissent pas
- Ah si, mais de manière super stupide, ils n'ont aucune volonté, ne font rien d'intelligent, ne disent rien d'intelligent, puis ça redevient distant.
Et ça recommence.
Encore et encore, le film est long à mourir. Et je me suis amusé devant Stalker.
Ajoutez en cela un supplément de cringe, ce mot anglais qui définit bien le côté malaisant, et on voit clairement que c'est un projet sans âme fait pour dire: "regardez, on a une DA, une idée d'un monde à part, wouhou quel parti pris, on est des artistes"... Avoir un parti-pris pour avoir un parti-pris c'est pire que grotesque. Ledit parti-pris s'accentue dans la débilité des personnages, on peut justifier ça de mille manières tout aussi débiles pour dépeindre je-ne-sais-quel-vision-de-la-méchante-société, mais en fait non.
C'est creux.
C'est débile.
On a les formes d'un film qui se prend pour une expérience philosophiques mais c'est creux.
C'est débile.