Suffit-il d'être étrange pour être un bon film. Suffit-il de susciter la réflexion pour être une oeuvre majeure. A ces deux questions, je répondrai par la négative.
Certes, sur le fond, l'approche est percutante. Une société futuriste qui chasse la personne seule et fait du couple l'alpha et l'oméga de tout. Et la chasse de se transformer en perspective animalière.
Le problème de cette expérience, est que rien n'a pris. La voix off alourdi. Le scénario multiplie les questions sans jamais y répondre. Quid de cette ville ? Pourquoi donc y aller ? Pourquoi cette acceptation totalitaire ? Pourquoi cette société à laquelle on ne peut croire ? Pourquoi ces gosses ? Pourquoi ce monde oppressant et aseptisé ?
Les acteurs sont bons, rien à dire que Farrel ou Rachel Weisz. Mais par tous les dieux que c'est long, confus, pathétique. Intéressant et très chiant. Beau, fin quant à une réflexion sur la nature de l'amour, mais aussi pénible, fonctionnant sur grille de lecture bizarre, bizarrerie qui ne suffit pas à combler les béances scénaristiques et d'un background à peine pensé de manière convaincante.
Critique rapide, je le concède. Alors oui, je peux aimer les films bizarres. Zardoz en est un. Mais celui-là, foutre, il gagne 4 points parce qu'il y a Rachel. Et en amour rien ne vaut Rachel et sa licorne.
Ah oui, mon titre ? Les Grecs et les aveugles. Vous avez 4 heures.
Moi aussi, je suis bizarre et moi aussi, j'assume.