The Lost City of Z est le récit l’histoire vraie de l’explorateur Percy Fawcett. Envoyé en Amérique du sud pour cartographier la frontière entre le Brésil et la Bolivie, Fawcett découvre des restes de poterie en pleine forêt Amazonienne et devient obnubilé par l’idée d’y trouver une antique cité, « Z » (Zed).


Malgré son titre un peu trompeur, il ne s’agit pas tant d’un film d’exploration que d’un biopic dédié à la vie de Fawcett lui-même. Corollaire, le film ne durant que deux heures, chaque partie est donc expédiée très rapidement et sans vraiment prendre le temps de s’attarder sur des détails. On passe vite d’une époque à une autre, alternant entre les voyages en Amazonie et la vie de Fawcett en Angleterre au début du XXe siècle.


C’est là le souci majeur du film ; si James Gray est très efficace dans sa manière de mettre en scène les différentes expéditions (qui durèrent chacune plusieurs années, mais pas plus de vingt minutes à l’écran), on ne prend jamais vraiment le temps de rentrer dans l’ambiance de l’expédition. Les quelques péripéties qui sont représentées sont alléchantes, mais laissent finalement un goût d’insatisfaction et d’inachevé : on en veut beaucoup plus.


Suivre la vie du personnage sur plusieurs époques est doublement frustrant, car ce rythme ne permet pas d’approfondir les autres aspects ébauchés par le film non plus. On comprend par exemple que l’épouse de Fawcett, Nina, est une figure centrale de sa vie… mais leur relation est à peine effleurée. Thème récurrent du cinéma de Gray, les rapports père-fils ont aussi droit à quelques scènes maladroites mais subissent le même traitement expéditif que le reste du film. Enfin, le développement des personnages passe au second plan derrière une histoire de fond finalement peu intéressante.


C’est d’autant plus dommage que le film est très beau et pas trop mal joué. Qu’on soit plus intrigué par les expéditions en Amazonie (que le film promet) ou les autres thèmes de fond qui accompagnent le très absent Fawcett, on ne peut qu’être déçu du manque de substance. À vouloir jouer sur tous les tableaux et trop en faire, Gray termine avec un film qui se laisse voir, mais qui ne réussit pas grand chose.

Aramis
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le 11 mars 2022

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