Uncharted
Avec six films à son actif en vingt-deux ans de carrière, James Gray est un réalisateur qui sait se faire désirer. Dans The Lost City of Z, Gray abandonne la jungle New-Yorkaise qu’il connaît si bien...
le 19 mars 2017
102 j'aime
12
Début du 20ème Siècle.Le major Fawcett,officier de l'armée anglaise,est désigné pour une mission de cartographie de la frontière entre le Brésil et la Bolivie,zone que les Britanniques veulent préserver des tensions entre les deux états sud-américains.Pas par bonté d'âme évidemment,mais parce que la région est riche en hévéa et que le caoutchouc est une matière précieuse pour le commerce et l'industrie européens.Voilà donc notre militaire parti à l'exploration de la forêt amazonienne en compagnie de deux adjoints,Costin et Manley.Un voyage dont il ne reviendra jamais vraiment,en dépit de plusieurs séjours en Angleterre entre deux expéditions exotiques.La jungle ça vous gagne et,fasciné par cet environnement,il n'aura de cesse de tenter de découvrir une mythique cité ancienne,au point de finir par disparaître définitivement en ces contrées avec son fils aîné sans qu'on n'aie jamais su ce qu'ils sont devenus,tués par des indigènes vénères,probablement.Curieuse idée qu'a eu James Gray d'adapter le livre de David Grann "La Cité perdue de Z",tiré de l'histoire vraie de Percy Fawcett,car le réalisateur et scénariste du film semble beaucoup plus à l'aise lorsqu'il s'agit d'arpenter la jungle urbaine que la véritable forêt vierge.C'est certes de la belle ouvrage,Gray sait filmer et nous immerger dans cet étrange,immense et angoissant milieu hostile plein de maladies tropicales,de chaleur étouffante,de tribus agressives et de fleuves peu praticables.Il ne parvient cependant guère à transcender ce matériau de base et se perd dans la lenteur,le contemplatif et les ellipses confuses,le film suscitant en fin de compte une sorte d'ennui poli.C'est très beau,incontestablement,avec des paysages magnifiques valorisés par la photo du grand Darius Khondji,mais il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer au-delà de cette esthétique figée.La reconstitution historique est impeccable,cependant on peine à s'intéresser au parcours sinueux de ce type à la poursuite d'un Graal qui peut-être n'existe même pas mais pour lequel il est prêt à sacrifier sa famille,sa carrière,sa vie et même celle de son fils.L'Amazonie l'a rendu fou et l'oeuvre s'inscrit laborieusement dans la lignée des grands films de jungle de l'ère moderne genre "Apocalypse now",Gray avait d'ailleurs demandé des conseils à Coppola qui lui avait répondu "n'y allez pas!","La forêt d'émeraude","Mission",et bien sûr les Werner Herzog style "Aguirre" ou "Fitzcarraldo",auquel il est directement fait référence dans la scène de l'opéra.Charlie Hunnam,qui tient le rôle principal,est un honnête acteur mais il manque cruellement de charisme.Il est vrai que ce n'est pas le premier choix de la production vu que c'est Brad Pitt qui devait interpréter Fawcett,le comédien se contentant in fine de coproduire avec la Paramount via sa société Plan B.Robert Pattinson,qui ne répugne pas à faire dans le second rôle,est une fois de plus excellent dans son incarnation du dévoué Henry Costin.Edward Ashley est lui aussi très bon dans la peau de Manley,l'autre comparse du héros.La jolie Sienna Miller est un peu sacrifiée et a peu de temps pour développer le personnage de Nina,l'épouse mi-soumise mi-rebelle de Fawcett,tandis que Tom Holland se révèle bien moins brillant en fils aux relations tendues avec papa qu'en homme-araignée.Angus MacFadyen impose en revanche son énorme présence dans son interprétation de Murray,autre personnage réel qui fut un important explorateur des pôles arctiques et antarctiques mais ne supporta guère les températures sud-américaines,s'embrouillant gravement avec Fawcett.Sa performance en mec sympa s'avérant être un traître rappelle fortement celle qu'il accomplissait face à Mel Gibson dans "Braveheart".Et puis il y a l'apparition d'un Franco Nero crépusculaire et impérial en baron de la jungle décadent,moitié Kurtz-moitié Fitzcarraldo.Note et critique de film de James Gray publiées précédemment:"Two lovers"-8.Moyenne:7.
Créée
le 1 oct. 2024
Critique lue 17 fois
6 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur The Lost City of Z
Avec six films à son actif en vingt-deux ans de carrière, James Gray est un réalisateur qui sait se faire désirer. Dans The Lost City of Z, Gray abandonne la jungle New-Yorkaise qu’il connaît si bien...
le 19 mars 2017
102 j'aime
12
Je sors à l'intant du cinéma, que dire mis à part que c'était fort long pour ce que c'était. Je m'attendais à une belle aventure dans la jungle, à des découvertes d'anciennes civilisations, à trouver...
Par
le 15 mars 2017
83 j'aime
7
La jungle, c’est cool. James Gray, c’est cool. Les deux ensemble, ça ne peut être que génial. Voilà ce qui m’a fait entrer dans la salle, tout assuré que j’étais de me prendre la claque réglementaire...
Par
le 17 mars 2017
80 j'aime
15
Du même critique
Chris MacNeil,actrice célèbre,loue une maison à Washington où elle tourne un film.Regan,sa fille de douze ans,se met à avoir un comportement relativement bizarre,genre visage qui se déforme et change...
Par
le 21 avr. 2020
30 j'aime
22
12e Siècle,pendant la Troisième Croisade.Robin de Locksley,jeune noble anglais parti guerroyer avec les troupes de Richard Coeur de Lion,est prisonnier des arabes à Jérusalem.Il parvient à s'évader...
Par
le 3 oct. 2022
28 j'aime
22
Un écrivain anglais raté décroche le pactole lorsqu'il est embauché pour rédiger les mémoires d'Adam Lang,ex premier ministre britannique très médiatique.Il se rend dans la propriété du...
Par
le 14 nov. 2021
27 j'aime
8