Il y avait longtemps que je n’avais pas vu un film qui m’avait à ce point convaincu que le cinéma est une formidable manière de raconter une histoire.
Philippa Langley, mère de famille souffreteuse et séparée de son mari, en difficultés professionnelles - cet arrière - plan est superbement rendu et délicieusement drolatique - décide de s’immerger dans l’Histoire de Richard III, pour rompre avec le quotidien. Elle dévore les livres. Elle entre dans une société d’histoire qui s’intéresse à ce dernier roi de la lignée Plantagenêt. Mais l’approche de cette société est quelque peu pédante et conformiste : tué à la bataille de Bosworth, le corps du roi a été jeté dans une rivière. Quand Philippa apprend que Shakespeare a écrit Richard III un siècle après la fin du monarque, elle comprend qu’il est nécessaire de ne pas prendre à la lettre les écrits du dramaturge et l’histoire de ce roi comme on nous la raconte. Tout en s’occupant de ses enfants, en faisant ses courses et en tentant de retisser une liaison amoureuse avec son mari, elle va bousculer des faits historiques bien établis et va mettre les archéologues sur la piste de la tombe du roi honni.
Magnifiquement filmée, émouvante, l’intrigue rythmée progresse au milieu d’une société anglaise faite de pubs, de bureaux, et de vie familiale avec de très belles vues sur le pont du Forth à Edimbourg. C’est riche d’impressions, de descriptions et cette petite vie qui côtoie la grande histoire est touchante. Évidemment on soutient Philippa. On a envie qu’elle réussisse à convaincre l’université de Leicester, de la justesse de ses thèses.