Depuis que la folie post-moderniste s'est emparée de nos salles de cinéma, il n'est pas inhabituel de voir surgir des œuvres cherchant à revisiter certains pans du cinéma, voire des carrément des films pour les plus audacieux, afin de parler de notre époque actuelle et de ses changements. The Love Witch fait indubitablement partie de ses œuvres. Trop rarement pour le meilleur, trop souvent pour le pire.
Monteuse, compositrice, décoratrice, costumière, scénariste, productrice, réalisatrice. Les nombreuses casquettes d'Anna Biller sur The Love Witch la raccroche à la branche des réalisateurs multi taches dont John Carpenter est le chef de file.
En tricotant un film autour d'une femme atteinte d'un trouble de la personnalité borderline s'imaginant en sorcière et cherchant l'amour après une relation passée destructrice, Anna Biller cherche à mettre en scène un film aux accents vintage rendant hommage aux giallos ainsi qu'à l'imagerie fantastique des 60's.
Passée une exposition assez laborieuse, le film semble tourner un peu à vide, faisant état d'un concept dépassé par une ambition que Biller ne semble pas avoir les moyens suffisant pour combler. La réalisatrice a beaucoup de choses à dire et beaucoup de thème à explorer, malheureusement, en plus de ne maîtriser aucun de ses thèmes, elle parvient à encore plus maltraiter ses sujets de réflexion qu'un étudiant qui viendrait tout juste de suivre ses deux premières semaines en fac de sociologie.
Au final, qu'est-ce que The Love Witch sinon un échec dans l'harmonisation entre son fond et sa forme face à ses ainés, ce qui rappellerait presque l'hommage ambitieux et raté lui aussi (et pourtant un poil supérieur) qu'était Barbarian Sound Studio.
On aura beau nommer les ersatz "hommages" pour ne froisser personne, il restera toujours préférable de se reporter au matériau original (ou leurs parodies porno, pour les plus déviants).