Anna Biller souhaite avec ce film faire revivre les années 70 en faisant en déclaration d'amour aux séries B notamment italiennes et en particulier les giallos (mais pas que). En effet, dès le début, le ton est donné avec cet étalonnage typique de cette décennie, un grain très marqué et puis plus généralement, le style de mise en scène, le style du personnage principal etc. Tellement réussi que l'on se croirait vraiment dans un film des années 70 si bien que l'on a des impressions d'anachronisme dès que l'on voit une BMW des années 2010 apparaitre à l'écran par exemple.
Si la "plastique" du film est très réussie - on relèvera d'ailleurs une excellente B.O. qui fait, encore une fois, directement référence aux giallos dans sa sonorité - l'histoire est très confuse. En effet, en voulant aborder pleins de thèmes différents, il semblerait que la réalisatrice s'y perd, nous donnant alors une histoire un peu brouillonne et foutraque.
Pour resituer l'histoire, nous suivons une sorcière qui emménage dans une petite ville tranquille après une "séparation" douloureuse. Elle pense alors pouvoir mettre tous les hommes à ses pieds mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu.
Entre dialogues complètement inutiles mais rigolos (je pense notamment aux échanges entre les deux flics qui rappellent fortement bon nombre de séries kitsch et surrécrites des années 80) et scènes montrant la sorcière réaliser ses étranges mixtures (qui rappellent là "Elvira" surtout que les deux femmes ont relativement le même style et la même force de caractère), eh bien, il ne se passe pas grand-chose ! Ou plutôt si, il se passe trop de choses, ce qui rend le film et surtout son propos (même si on a bien compris qu'il était féministe, il cite même "Les Femmes de Stepford" mais ce n'est pas un message lourd pour autant) quelques fois difficile à suivre et on décroche ainsi très rapidement de l'histoire.
Concernant le casting, on retiendra surtout Samantha Robinson qui est sacrément convaincante dans son personnage !
"The Love Witch" est donc, pour ma part, une déception, d'autant plus dommage que le film avait un sacré potentiel !