Nouveau film et nouvelle analyse, pour cette fois, c'est The Machinist qui passe sur le billard et nous allons voir ensemble ce que nous raconte vraiment ce film. Je me répète, mais pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, abstenez-vous de lire cette analyse et revenez une fois que le film est visionné. Pour les autres, vous pouvez continuer votre lecture en espérant que j'aurais éclairé vos lanternes si tout n'a pas étais clair pour vous.
Le synopsis
Trevor Reznik est ouvrier dans une usine. Un métier répétitif, fatiguant, usant, au milieu d'un bruit assourdissant, où la moindre inattention peut avoir des conséquences dramatiques. Une attention que Trevor a du mal à maintenir, car il est très fatigué. En fait, Trevor n'a pas dormi depuis un an.
Il partage ses nuits entre la cafétéria de l'aéroport, où il retrouve Marie, la serveuse, et l'appartement de la prostituée Stevie.
Depuis quelque temps, la vie de Trevor devient de plus en plus étrange. Qui laisse des messages codés dans son appartement ? Pourquoi Marie ressemble-t-elle tant à sa mère ? Quant à Stevie, elle semble bien connaître le nouvel employé de l'usine, Ivan. Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Un homme d'ailleurs très étrange, cet Ivan. Inquiétant, dérangeant, il semble surveiller sans cesse Trevor...
I. Qui est Ivan ?
Pour avoir la clé du film, il faut comprendre qui est vraiment ce personnage. Mais avant de vous parler d'Ivan, il faut que je reprenne avec vous les révélations finales de The Machinist. Trevor Reznik ne dort plus et maigrit jusqu’à en devenir squelettique et cet état physique est dû au fait qu'il y a un an, il a été responsable d'un accident avec sa voiture qui a causé la mort d'un enfant avec en plus un délit de fuite. Alors certes, il ne s'est pas fait arrêter par la police, mais cette tragédie l'a tout de même affecté. Ce qui explique son manque de sommeil et sa considérable perte de poids. Mais ses troubles ne s'arrêtent pas là, ils sont également d'ordre psychologique. Toujours à cause de ses insomnies, s'ajoute des pertes de mémoires occasionnelles et des hallucinations. Ces visions ont un nom : Ivan
Il représente la conscience de Trevor, c'est toute la honte qu’il ressent pour lui même qui sont concentrés dans ce personnage antipathique. En clair, c'est son fardeau et la perte de poids de Trevor contre balance le poids de sa culpabilité représentée par Ivan.
C'est ce qui explique que dans le film à chaque fois que Trevor parle à Ivan, il est le seul à le voir et quand il évoque son nom, personnes ne comprend de qui il s'agit. Ivan est présent pour lui rappeler ce dont il est coupable. La tenue vestimentaire de ce personnage est la même que porte Trevor à la fin du film lors du flashback.
Pour accentuer ce côté de la culpabilité, remarquez que Trevor se lave à chaque fois les mains avec de la javel comme pour effacer les traces de ce qu'il a fait.
Un indice dans le film nous prouve le lien entre Trevor et Ivan, c'est leurs plaques d'immatriculation. Lorsque Trevor le poursuit, on peut apercevoir que la plaque d'immatriculation de la voiture d'Ivan (743 CRN), est la même que la sienne, sauf que celle-ci est à l’envers (NRC 347)
II. La scène dans le parc d'attractions
Avant toute chose, il est important de savoir que toutes les scènes où l'on aperçoit le personnage de Maria (la mère du petit garçon mort) n'est qu'une illusion provenant de l'esprit de Trevor. La serveuse à la fin du film lui précise très clairement que c'est elle-même qui lui sert son café à chaque fois qu'il se rend à l'aéroport et qu'il ne décroche jamais un mot. D'après ce qu'elle lui révèle :
Il n'y a pas de Maria qui travaille ici.
Avec cette révélation, nous pouvons donc considérer que la scène du parc d'attractions fait partie de l'imaginaire du personnage. Il se l'est crée à partir de ses propres souvenirs d'enfance comme on peut le constater dans son album de famille, la photo où on le voit lui et sa mère dans ce même parc.
Le moment où il monte dans le manège de la route 666 avec Nicolas, une connotation est faite en rapport avec ses drames :
Le panneau de la route 66, le même qui est accroché au rétroviseur de
la voiture de Trevor lorsque il se souvient de l'accident
Le bras que tiens l'Indien qui peut être comparé à celui de Miller, le collègue de travail de Trevor, celui-ci étant responsable de cet accident
La tombe qui peut faire penser à la mort de sa propre mère ou celle du jeune garçon
Le panneau Guilty ( coupable en français) avec le pendu à côté qui est associé à Trevor lui-même et a l'illustration sur les posthites.
L'enfant qui est renversé rappel bien évidemment la tragédie
Le corps recouvert d'un drap peut faire penser au cadavre de Nicolas
Les deux routes qui se présentent à Trevor : à gauche Highway to hell ou à droite Road to Salvation, bien qu'il soit demandé au petit garçon de prendre la route de droite, il retourne malgré tout en enfer.
Un détail qui ne prouve pas cette théorie, mais qui a tout de même son importance : l'heure marquée sur l'horloge numérique, 1 h 30, que l’on peut voir dans l'appartement de Maria et quand il la voit à l'aéroport. Ce moment est en fait lié à l'heure à laquelle s'est produit l'accident.
III. Les messages dans l'appartement
Les messages que l'on découvre sont comme pour Ivan des rappels de l'accident notamment le Who are you ?, et ce posthite avec un pendu et un mot de six lettre se terminant par "er". C'est tout simplement Trevor qu’ils les déposent, mais comme il est sujet à des pertes de mémoire, il pense que c'est une autre personne et notamment Ivan qui dépose ses messages. Il cherche donc à savoir pendant tout le film qui complote contre lui (le délire étant un symptôme de cette maladie).
Cependant après s'être remémoré les détails de l'accident qu'il a lui-même provoqué, il inscrit sur le papier ou est illustré le pendu le mot Killer. Il sait maintenant qui il est.
IV. Trevor et Stevie
Stevie est la prostituée que fréquente Trevor. Son personnage peut être interprété comme un choix entre deux routes qui s'offre à Trevor : celle d'une nouvelle vie avec sa compagne ou celle de la destruction physique et émotionnelle dans laquelle il s'est déjà engagé. Mais comme pour la scène du parc d'attractions et celle du sous-terrain, celui-ci choisira de continuer à poursuivre la voie de gauche, celle qui l'amène dans les ténèbres. Cette décision s'explique par le fait, qu'à ce stade du film, il n'a toujours pas recollé les pièces du puzzle et ce n'est qu'a cette condition qu'il pourra trouver la voie du salut et de la paix de l'esprit. La paix et le sommeil qu'il trouvera enfin en avouant son crime à la police.
Conclusion
J'espère vous avoir aidé à mieux comprendre ce film, beaucoup d'indices laissent à penser que l'hypothèse des symptômes hallucinatoires dus à une schizophrénie est la plus probable. Bien entendu si vous avez une autre opinion, je vous laisse le soin de la mettre dans les commentaires.