Témoignage poignant sur la condition de ces jeunes femmes en Irlande et une réflexion sur les débordements de tous les intégrismes.
Le film se déroule dans l’Irlande des années 1960 au sein d'une des Magdalene laundries, institutions chargées de punir les femmes « déchues » de réhabiliter des femmes dites « perdues » ou « tombées en disgrâce » d’Irlande. Trois jeunes filles y sont envoyées ( l'une pour avoir été violée, la seconde pour avoir eu un enfant hors mariage et la troisième pour ses tendances séductrices) Mullan dénonce les dérives cléricales de l’époque, son influence sur la société.
Ces institutions font désormais partie de la mémoire collective du pays. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que les ordres catholiques féminins prennent le contrôle de ces institutions et les travaux d’aiguille et de blanchisserie deviennent la principale source de financement. Fondées à la fois sur une morale catholique rigide mais également sur la crainte du prosélytisme protestant, les Magdalene Asylums évoluent vers des établissements punitifs quasi-totalitaires. Le travail de blanchisserie devient s le symbole de la "purification morale et physique" dont les femmes devaient s’acquitter pour faire acte de pénitence! Considérées comme des esclaves, elles sont battues, humiliées. Le film déroule le destin de ces trois jeunes filles parmi les autres, dans cette véritable prison où l’enfermement devient torture. Certaines se sont résignées, d'autres combattent avec rage , certaines en deviennent folle. Aujourd'hui encore, malgré des avancées sociales importantes, les victimes attendent encore excuses officielles et réparation.