Si vous choisissez la VO, assurez vous au préalable d'avoir de bonnes connaissances en théologie, au risque d'être légèrement largué au beau milieu de cette querelle d'experts qui s'envoient leurs arguments du tac au tac... Ne loupe pas une seule phrase, malheureux ! Ou tu risques de ne plus rien y comprendre.
Si seulement l'image avait été un peu plus belle, la mise en scène un peu plus moderne : on rentre dans ce film avec l'impression de mater un téléfilm des années 80, le jeu des acteurs est digne du cadre d'un film érotique de la même époque, tout est vintage - du grain de la pellicule à la dégaine des personnages. Un peu de contemporanéité eut été fort appréciable.
Si Tarantino s'était emparé de la réalisation, on aurait pu avoir une sorte de Hateful Eight à la sauce philo - mystique du plus bel effet. Le scénario installe un huis clos passionnant qui tourne autour de la question de la vérité, du jeu et des faux semblants... Qui est le dupe de qui ? J'ai pensé à plusieurs moments à un twist à la Shutter Island - et me dis que c'eût été une excellente idée.
Si les échanges n'étaient pas si complexes, sans doute serions nous un peu moins perdus dans toutes ces considérations, rebondissant d'une voix à l'autre, sur le Nouveau Testament, Moïse ou Bouddha... l'ensemble forme un gloubiboulga potentiellement passionnant dans le fond mais profondément indigeste dans la forme.
Si le réalisateur avait évité la petite musique insupportablement rétro et n'amenant rien d'intéressant, lors de la confession initiale de John... Ça m'a rappelé l'ignoble "Chaos" de Coline Serreau. Merci de soustraire nos oreilles de cinéphiles avertis de ce genre d'horreurs auditives lancinantes.
Autrement : c'est un film qui se suit avec un grand intérêt tant les questions existentielles et métaphysiques qu'il soulève sont riches et profondes... Peut être même un peu trop ?
A revoir sans doute, après un petite mise à jour de mes savoir religieux.