Soyons honnêtes d'emblée : "The Man Who Cried" n'est en rien le passionnant film historique qu'il aurait pu être, et c'est d'autant plus regrettable que cette histoire retraçant le destin d'une immigrée Russe à travers l'Angleterre, la France et les États-Unis paraissait propice à de belles choses. Le film manque ainsi clairement de rythme, de souffle et de magie pour nous séduire totalement, le contexte historique n'étant lui qu'à moitié exploité. Et que dire de ces fautes stylistiques récurrentes de la part de Sally Potter, que ce soit d'un point de vue sonore ou visuelle... Pourtant, et ce malgré un nombre de défauts conséquents donc, le film conserve un certain charme, notamment grâce à une singularité le rendant parfois vraiment étonnant. En effet, que ce soit dans sa manière de filmer Paris ou les différentes relations entre les personnages, Potter arrive régulièrement et même avec une certaine aisance à s'émanciper des conventions du genre, certaines scènes étant il est vrai plutôt réussies. A noter également un casting pour le moins étonnant (Christina Ricci et Cate Blanchett en russes, John Turturro en italien et Johnny Depp en tzigane, si ce n'est pas de l'éclectisme, ça!) mais globalement convaincant... "The Man Who Cried" reste ainsi une légère déception car doté de lacunes trop importantes à combler, mais n'en demeure pas moins une œuvre plutôt atypique et même assez attachante. Une curiosité.