Dernier film entièrement muet du maitre du suspense, ainsi que son neuvième film, The Manxman, sorti en 1929, nous envoie sur l'île de Man suivre une jeune femme convoitée par deux hommes qui se connaissent bien, mais la vie n'est pas si simple que ça, promise à l'un, elle tombera amoureuse de l'autre.
Parmi les premiers films de Hitchcock, celui-là fait plutôt bonne figure alors qu'il parait bien loin de ce qui a fait sa renommé et, comme quelques autres de ses premières œuvres britanniques, il met en scène un triangle amoureux sous forme de mélodrame. Celui-ci est plutôt bien écrit et intéressant, avec un déroulement convaincant et maintenant tout de même le suspense de bout en bout.
Tout en étudiant (plus ou moins) la société moralisatrice de l'époque, la justice ou encore, et d'une certaine manière, la lutte des classes, il parvient à habilement capter les sentiments des personnages, ce qui accentue l'intérêt sur les enjeux, notamment dans la dernière partie. Hitchcock s'appuie ici sur de bons comédiens, qui évitent les excès, à l'image d'Anny Ondra dans un rôle compliqué, ainsi que Carl Brisson et Malcolm Keen.
The Manxman se révèle être une bonne surprise, un Hitchcock sans caméo d'ailleurs, ce qui est assez rare, et dans l'ensemble un bon film où le cinéaste britannique parvient à capter les émotions des protagonistes, faisant de ce mélodrame l'un de ses meilleurs muets, derrière The Lodger.