« Et j'aurais du lourd, du très très lourd ». Cette petite ritournelle connue des amateurs de « Faux raccord » s'accorde merveilleusement avec cette indescriptible expérience qu'est « The Marine », daube d'un autre âge devant laquelle même Steven Seagal aurait un regard gêné (je m'avance quand même peut-être un peu). Je ne sais même pas par où commencer tant il faudrait dix pages pour commenter chaque outrance, chaque aberration, chaque insulte au cinéma qu'est le moindre plan de ce « film ». Que ce soit une introduction qui ferait presque passer Chuck Norris pour George Clooney, des dialogues à vous exploser la tête contre les murs, des situations que même Jean-Claude Van Damme trouverait excessives, des personnages d'une indescriptible bêtise ou des pseudo-rebondissements miteux, on ne sait s'il faut rire ou pleurer, comme si John Bonito n'avait fait l'ensemble que pour avoir une bonne place au panthéon de Nanarland. Et je pourrais continuer des heures, que ce soit sur « l'humour » éléphantesque ou encore cette interprétation générale cataclysmique, de John Cena à Kelly Carlson, nullissime pour l'occasion. Seul Robert Patrick, plus à une casserole près, se tire à peu près convenablement de son rôle de méchant très méchant, même s'il peut être aussi gênant de le voir aussi quotidiennement dans pareilles entreprises. Au moins toute l'équipe semble être consciente dès le départ de la dimension proprement minable du projet, encore aurait-il fallu que les distributeurs français n'aient pas l'audace de le diffuser dans les salles obscures quand tant d'œuvres infiniment supérieures (ce qui n'est pas très dur, me direz-vous) sortent directement en DVD et Blu-ray. Navrant, pour ne pas dire autre chose...