On dira tout ce qu'on voudra de Jim Carrey, que l'on aime l'acteur ou non, il faut lui reconnaître une sacrée énergie dans son jeu comique. Et pour The Mask, il n'y a pas exception. Même sous son gros maquillage vert en caoutchouc, impossible de ne pas reconnaître ses grimaces fétiches et ses pitreries qui sont un peu sa marque de fabrique.
Si en plus Chuck Russel pense son film comme un vibrant hommage au génie loufoque du grand réalisateur de cartoons Tex Avery, le résultat promet de faire de belles étincelles. Et c'est effectivement le cas. Que dire de ce film toujours aussi délirant, aussi réjouissant et aussi fun ? C'est simple : on s'amuse tout le long, à l'image de Jim Carrey qui donne libre court à tout son talent comique. Tel une véritable tornade, il emporte tout sur son passage dans une rafale d'humour et de grimaces tordantes.
Comment ne pas repenser à plusieurs scènes cultes du film ? Comment oublier la première scène où Stanley porte son masque, traversant silencieusement le couloir avant qu'un réveil turbulent ne vienne lui causer du souci (et aux grands maux, les grands maillets) ? Les flics qui font la rumba sur Sancho le cubain ? Le Mask qui joue le mort avec brio ("Dis à Scarlet que ce n'est pas le cadet de mes soucis !") ? Ou bien la danse entre le Mask et Cameron Diaz au Coco Bongo, donnant furieusement envie de se tortiller dans tous les sens ?
Quand je l'ai revu, je craignais une chose : les scènes sans le Mask. Force est de reconnaître que l'intrigue n'est pas des plus complexes et que les méchants ne sont pas géniaux. Mais force est de reconnaître aussi que cela ne m'a pas gâché le visionnage, au contraire, j'aime la façon dont le film est pensé comme un cartoon géant, avec des méchants simplets, des personnages parfois très bêtes (le gang des rues devant le stand du Mask), et sans oublier le chien très malin. Tous contribuent au grand délire dans lequel ils se sont fourvoyés.
The Mask fait aussi la part belle aux effets spéciaux, très réussis dans l'ensemble et qui supportent bien le poids des années, en plus de contribuer à rendre les grimaces de Jim Carrey toujours plus mémorables et de donner au film des gags et des situations dignes d'un cartoon de Tex Avery. Et comme je suis fan des cartoons de Tex Avery, forcément moi ça me parle ! Et c'est quand même très réjouissant de voir l'acteur prendre la forme du loup coureur de jupons le temps d'une scène, ou tenter de mettre fin à la cacophonie d'un réveil farceur à grands coups de maillets.
D'ailleurs, comment oublier aussi la ravissante Cameron Diaz, dans son premier grand rôle ? Difficile de ne pas succomber au charme de sa première apparition à la banque, on n'est pas au niveau d'une Jessica Rabbit en terme de sulfureux, mais presque. Tu m'étonnes que ce grand nigaud vert ait envie de "planter sa grosse fourchette dans ses raviolis" (pour reprendre ses termes). Parlant de ça, j'ai besoin de préciser que les répliques du film sont dans leur majorité hilarantes ? Entre le "Tu m'as eu, Billy" ou le "Il fallait le tuer, la pauvre bête avait la rage", difficile de choisir une réplique en particulier tant chacune est géniale et bien trouvée. Pour une VF de qualité, vous pouvez faire confiance à Emmanuel Curtil.
Parfait divertissement sans prise de tête, The Mask est un film à voir et à revoir sans modération, idéal pour se marrer un bon coup et pour avoir la pêche. Je n'ai qu'une chose à dire pour conclure cette critique : piquantes ces p'tites merguez !