Le grand retour du master (oui je sais facile) Paul Thomas Anderson après avoir signé l'un des 3 plus grands chefs d'oeuvre de ces 12 dernières années avec "There will be blood". Autant dire qu'il était évidemment attendu au tournant. Est-ce un film sur Ron Hubbard le créateur de la Scientologie ?! Pour ma part non, ce dernier a dû servir d'une inspiration parmi d'autre mais c'est un film sur une secte qui mixte avant tout une multitude de références. Paul Thomas Anderson s'est servi pour ce film un format 70mm, un format qui n'est plus utilisé depuis des lustres ("Lawrence d'Arabie" ou 2001 l'odyssée de l'espace"). Le réalisateur a voulu ce format pour créer un film qui rend l'époque des années 50 moins kitsh. Paul Thomas Anderson retrouve son acteur fétiche (absent juste pour "There will be blood") Philip Seymour Hoffman dans le role du gourou et offre le rôle de l'acteur ressuscité Joaquin Phoenix ; une déception pour le personnage de l'épouse interprétée par Amy Adams, magnifiquement écrit, complexe ce personnage aurait mérité plus de place. La beauté des images et la majesté des scènes prouve que le choix n'est pas anodin. Par contre ce film est certainement le plus cérébral du réalisateur, il manque un côté passionnel au film qui le rend parfois un peu froid ; c'était justement ce juste milieu qui faisait de "There will be blood" la perfection de son style. La BO aussi envoûtante qu'agaçante surligne parfaitement le lavage de cerveau initié par les discours du master. La BO ajouté aux scénarios assez bavard joue dangereusement sur le fil, entre lassitude et lourdeur des propos, avec la fascination et la réflexion que ça peut apporter. Ca reste un grand film parce que la forme est sublime, que le fond est captivant même si Anderson a joué le funambule. Néanmoins, si ce film est peut-être le moins bon du réalisateur (et ça se discute !) il prouve aussi que Paul Thomas Anderson est un des 4-5 plus grand cinéaste de ces 15 dernières années.