Pas très dansant ni très aimable, « The Messenger » a les caractéristiques de 90% des films indépendants : un sujet fort, des personnages de qualité et des acteurs au diapason, mais une certaine difficulté à nous passionner de bout en bout. D'ailleurs, si mon sentiment reste globalement positif, le résultat a un peu trop tendance à se diluer dans des sous-intrigues apportant certes au récit, mais lui faisant perdre aussi de son impact et de son intensité au fil des minutes.
Après, il est évident qu'on ne peut pas non plus se contenter de raconter une histoire en trente secondes et de répéter à l'infini les mêmes séquences : de ce point de vue, Oren Moverman compense bien, et donne une vraie structure à son œuvre, plusieurs scènes s'avérant vraiment réussies. Malheureusement, on ne peut pas non plus vraiment parler d'originalité concernant ces « compensations », les ressorts étant connus et le mal-être des deux soldats a beau être bien rendu, on a quand même l'impression d'avoir vu cela un certain nombre de fois... Heureusement, Woody Harrelson et surtout Ben Foster sont à la hauteur, et le propos se suffit presque à lui-même pour rendre le spectacle fréquentable et même recommandable, à défaut d'être vraiment emballant.