J’aurais dû voir The monster squad en étant gamin. J’avais, déjà très jeune, un goût pour les monstres et les vampires, et ce film réunit toutes les créatures du cinéma d’horreur classique d’Universal, en étant grand public.
Je suis sûr que j’aurais adoré quand j’étais enfant. Mais bon, comme le film a fait un énorme flop et est resté méconnu malgré un petit statut de culte aux USA…
Même si je ne m’étais pas renseigné, je pense que j’aurais pu deviner en le voyant que ce film a été un flop, comme beaucoup d’autres qui ne rentrent pas dans une case précise.
Les héros sont des gamins fans de film d’horreur, qui ont fondé un "monster club". Ils doivent avoir dans les 10 ans pour la plupart (14 ans fait pour les deux acteurs principaux, mais ils font plus jeunes), mais sont dotés d’une culture qui ne correspond pas à leur âge. Quel genre d’enfant a un t-shirt "Stephen King rules ?". M’enfin bon, ok.
Mais du coup, je me demande à qui le film s’adressait. Les enfants, ou les adultes nostalgiques ? Non pas que l’incertitude me dérange tant que ça, mais je pense que c’est une raison pour laquelle le film n’a pas sur trouver son public.


The monster squad a été écrit par Fred Dekker (le mec qui a écrit et réalisé RoboCop 3, voilà, tout est dit), et par Shane Black, qui fournit des films très inégaux. On sent l’influence de ce dernier avec ce personnage de flic qui veut faire le malin à chacune de ses apparitions, sans que l’acteur ait le charisme pour que ça ne fasse pas forcé.
Je ne savais donc pas à quoi m’attendre, surtout concernant l’humour, que je craignais d’être trop puéril. Il y a des gags qui passent, quelques idées qui font penser à des anecdotes qui nous ramènent à l’enfance, mais il y a aussi des trucs plutôt lourds. Ils ont voulu faire un running gag sur le fait que les gosses épient la voisine qui se déshabille. Et ils lui font du chantage ensuite avec une photo d’elle topless ; c’est traité avec un ton qui se veut léger, et je trouve ça encore plus douteux.
Les enfantillages des personnages sont parfois amusants parce qu’ils nous rappellent notre propre comportement à cet âge là, mais les scénaristes ont eu la main lourdes sur les méchancetés gratuites, et surtout les remarques homophobes (elles s’enchaînent dans les premières minutes).


The monster squad fait du fan-service, il réunit tout ce qu’est censé aimé le fan d’horreur, et pense que ça suffit que pour justifier un peu n’importe quoi.
On ne sait comment ni pourquoi, mais un avion transporte les tombes de Dracula et de la créature de Frankenstein, et les deux monstres s’écrasent à proximité de la petite ville où vivent les héros. Le hasard veut qu’il y ait une momie exposée au musée du coin, et puis la créature du lagon noir et le loup-garou se pointent, juste comme ça ; ils devaient être dans les parages.
Il y a pleins de trucs qui sortent de nulle part, Dracula a un paratonnerre dans sa canne, ok. Un des gamins du monster club reçoit le journal de Van Helsing, et pareil, on n’a aucune explication à cela.
Le scénario n’est pas fin, mais on atteint un nouveau palier quand Dracula utilise "Alucard" comme pseudo, et qu’on nous fait une scène où un des gosses doit écrire le nom sur une feuille pour comprendre. Mais s’il s’y connaissait vraiment, il saurait qu’Alucard est le surnom que le vampire a déjà utilisé dans Le fils de Dracula ! A-ha !
Il y a un moment un peu plus facepalmesque, où l’on fait remarquer à un vieux monsieur qu’il semble s’y connaître en monstres. Il répond "I guess I do". Et on découvre qu’il a un numéro tatoué sur le bras.
Ils ont osé.
Surtout que c’est totalement hors-sujet et on n’y fait écho à aucun autre moment dans le film.


Je m’étais dit qu’au moins, The monster squad n’était pas de ces films qui, sous prétexte d’être une comédie, traitent tout avec dérision.
Ici, on a pris soin de reproduire l’ambiance des films auquel on fait référence. L’esthétique est soignée, on croirait voir du cinéma gothique mais en couleur, avec de beaux éclairages en clair-obscur par moments.
Et les effets spéciaux du studio de Stan Winston sont impeccables.
Je m’attendais à ce que la violence soit aseptisée, ou hors-champ. En fait c’est légèrement saignant, et il y a quelques moments d’horreur plutôt premier degré.
… mais tous ces efforts sont gâchés par des scènes cucul, comme celle où les gamins deviennent potes avec la créature de Frankenstein, et marchent avec lui vers le soleil couchant. Grotesque.


La réalisation de Dekker se démarque uniquement quand il y a de petits défauts. Et il y a pour moi une grosse opportunité ratée, quand le monstre de Frankenstein croise une petite fille au bord de l’eau. On voit le lac dans d’autres plans, mais aucun ne présente à la fois l’eau et les personnages, alors que ça aurait pu être une allusion visuelle au film original et une de ses fameuses séquences, donnant ainsi une idée fausse au spectateur sur la suite des évènements.


J’aurais sûrement aimé The monster squad étant enfant. Mais là, non.


(ah et puis ça se finit sur du rap, dont les paroles font allusion au film… c’est complètement à côté de la blague, mais je suppose que ça devait sembler "cool" pour quelqu’un du studio)

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le 24 mars 2016

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Wykydtron IV

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