Midnight, end of the world, remember?
Outre son entreprise quasi jouissive de réunir enfin dans une seule et même intrigue cinq des créatures les plus cultes d’Universal Pictures, ce film a en plus en sa faveur la qualité de ne pas perdre de temps et de mettre cette idée sur pied de manière concise.
Alors Dracula réunit les autres monstres fameux dans un patelin d’Amérique pour récupérer une amulette magique via… - Hop hop hop! On s’en fout.
L’épouvantable équipe est formée assez vite grâce à une suite d’événements capillotractés - mais brefs - et les choses sérieuses peuvent commencer, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Voir enfin Dracula, l’abomination de Frankenstein, Le Loup-Garou, La Momie et la Créature du lagon noir, tous dans la même scène et en plus avec des designs fidèles à ceux de l’époque, ça n’a pas de prix.
Il aura fallu attendre presque soixante ans après le Dracula de Browning pour que les cinq coquins se mettent d’accord - car si on en avait déjà vu quelques uns se battre chez Universal ou chez Hammer Films, on n’avait jamais eu droit à une telle réunion jovialement macabre en long-métrage.
On en oublierait presque les autres personnages. Un groupe d’enfants, un pre-Loser Club (It, le téléfilm adaptant ce superbe roman de King – auteur référencé sur un T-shirt de l’un des héros) ou des post-Goonies, comme vous voudrez. On a le leader, le rebel, le p’tit gros et laid etc… tout pour un bon Kid’s Movie. Les acteurs ne sont pas excellents, mais pour leur âge ils parviennent franchement à faire un bon boulot, dans le sens où on apprend vite à se faire du soucie pour ceux qu’ils incarnent.
Ils sont sympathiques et s’amusent à se lancer dans des débats sur la logique des vieux films d’horreur ou dans des quizzes sur le même thème, avant d’aller se friter aux aberrations en question.
Eux aussi forment leur équipe : La Monster Squad. Moins classe et plus classique, mais pas mauvaise quand même.
Vous l'aurez compris, en plus de l'hommage rendu aux 30's to 50's vous aurez aussi droit à votre dose de 80's. Montages, musiques, expressions " bogus " et autres actualisations déjà très datées ancrent le film dans son temps - étonnamment pour le mieux : le tout complète aujourd'hui l'aspect nostalgique déjà présent à l'époque (envers la période des films en noir et blanc) pour ajouter celle envers les années 80. Parce que oui, il y a des gens qui éprouvent malgré tout une certaine nostalgie pour ces dernières - soyez maudits, pauvres fous - qui restent quand même une bonne décennie pour les films d'horreur (et les horreurs/erreurs capillaires.)
En gros, divertissante et effrayante pour les enfants, cette œuvre ne m'a pas laissé de marbre non plus. Elle réussit même parfois à être émouvante. Je pense surtout à la relation entre le monstre de Frankenstein et la gamine, qui ne finit pas dans un cours d'eau comme dans le film de James Whale mais dans [spoiler] une porte dimensionnelle bien kitsch.[/spoiler] Snif.
Une expérience agréable pour les amateurs de monstres classiques et classieux, pour les gamins, et autres erreurs de la nature.