Avant de sortir son "It Follows", David Robert Mitchell a réalisé un petit film bien sympatoche. On y retrouve son amour pour l'adolescence, la nostalgie, la perte de l'innocence, le sexe, le flirt, l'amour. C'était vraiment cool.


Cool et nettement mieux que "It Follows". Car ces thèmes sont ici bien mieux exploités car traités plus directement. Pas d'entourloupe, pas de métaphore facile, pas de suspense paralysant l'intrigue. Juste des jeunes qui marchent, qui errent, qui se cherchent, et qui cherchent quelqu'un d'autre, parfois avec succès, parfois sans. Les gens qui marchent, qui sont constamment en mouvement, souvent pour rien, ça a l'air d'obséder David Robert Mitchell. Et ça devient vite contagieux. Quand un personnage s'arrête quelque part, on n'attend qu'une plus qu'une chose, qu'il reprenne son chemin.


"The myth of the American Sleepover" est un film choral, genre que je n'affectionne pas particulièrement car le plus souvent les intrigues n'ont pas de réelle connexion et sont maladroitement cousues entre elles. Ici, ce n'est pas du tout la même impressions, au contraire ; l'auteur raconte toujours la même histoire mais selon différentes variations, des petits détails qui les diffèrent les unes des autres au début et dont l'écart ne cesse de grandir, mais dont tous les personnages se ressemblent tout en ayant chacun sa personnalité. Difficile de comprendre, hein ?


Je craignais aussi qu'il n'y ait pas d'objectif, mais heureusement il y en a ; très vite, chaque personnage se créée sa propre quête puérile, enfantine et donc souvent utopique. Mais on y croit car l'auteur parvient à nous faire croire que tout est possible à cet âge là. Et puis il y a des petits conflits. Pas des choses énormes, non, pas de menace extérieure. Des petites choses qui peuvent juste vous bloquer dans un coin selon l'humeur.


La mise en scène est posée, soignée, léchée. De beaux cadrages, des mouvements construisant une ambiance hypnotique. Quelques effets ratés aussi, il faut bien le dire, comme ces plans d'yeux dans le supermarché au début. Mais aussi pas mal de séquences réussies. Et un rythme lent très plaisant. Car même si c'est lent, il se passe toujours quelque chose, soit en acte, soit en parole.


Les acteurs sont très bons. Déjà les filles sont assez mignonnes. Je dis ça sans avoir vérifié si elles sont toutes majeures. Si elles ne le sont pas, et j'ai l'impression qu'elles ne le sont pas toutes, alors elles deviendront de belles plantes très vite. Et puis vraiment, tous et toutes jouent très bien. Je n'ai pas vérifié s'il s'agit là d'acteurs en herbe ou pas. La BO est assez chouette aussi, même si elle ne se compose que d'un genre de musique indé typique.


Bref, voilà un très chouette teen movie, bien en phase avec notre époque, qui m'a un peu rappelé les premiers films de Linklater par moment. C'était très beau.

Fatpooper
8
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le 29 juin 2015

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Fatpooper

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