Qu'on se le dise, au royaume du buddy movie, Shane Black est le roi. Scénariste des premiers Arme Fatale et réalisateur de Kiss Kiss Bang Bang, le monsieur a toujours réussi à créer des duos de personnages dynamiques qui, malgré leur antagonisme, se révélaient être d'une parfaite complémentarité. Pour The Nice Guys, il continue sur sa lancée et force est de constater qu'il réussit de nouveau son coup, nous offrant le couple déjanté Crowe-Gosling, deux détectives qui vont devoir mener une enquête complexe aux multiples ramifications.
Back to the 70's
Comme à son habitude, Black décide de plonger son duo dans sa ville de prédilection : Los Angeles. Sauf que cette fois-ci, il remonte le temps pour planter l'action dans les années 70. Couleurs flashy et patte d'éléphants sont donc au rendez-vous, d'autant plus qu'un gros travail d'ambiance a été fourni pour recréer ce pays d'antan. Nous voyageons donc à travers des immeubles art-déco dans lesquels s'enchaînent les soirées sex & drugs et où l'industrie pornographique s'étend sur la ville comme des abeilles sur un pot de miel.
Dans ce joyeux foutoir, Gosling-Crowe vont alors devoir essayer de retrouver Amelia, une jeune femme mêlée de près à une histoire de meurtre. Avec cette histoire tordue de détective privé, Black ressuscite à sa manière, c'est-à-dire irrévérencieuse et comique, les romans hardboiled et les films noirs de l'âge d'or hollywoodien, nous offrant une intrigue tortueuse dans laquelle nos deux héros se voient entraînés dans une enquête les amenant à côtoyer la part sombre de Los Angeles et ses femmes fatales.
Cependant, bien que The Nice Guys ait des qualités, il a aussi des défauts. À commencer par ses scènes d'action qui manquent cruellement d'ambition. Conventionnelles, ces séquences enchaînent des fusillades assez mièvres, là ou on aurait pu s'attendre à une action débridée et complètement folle. Au niveau de l'écriture, on remarquera également que Black n'est pas dans ses meilleurs jours. Si certains gags font mouche, on est assez loin des punchlines tranchantes que l'on pouvait retrouver dans ses précédentes oeuvres (Le dernier Samaritain en particulier).
Bref, si la dernière production de Black manque parfois un peu de folie, elle se rattrape largement avec son ambiance seventies et ses détectives hauts en couleur.