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Dans une contré nordique indéterminée, un garçon qui vient de vivre un rite initiatique voit son père tué par son oncle, et qui va aussi enlever sa mère. Laissé pour mort, il ne va vivre que pour sa vengeance, jusqu'à revenir des années plus tard, transformé physiquement, dans le but de tuer son oncle.
The Northman est le premier film de Robert Eggers que je découvre, mais j'avais en tête la grande réputation de The Witch. Ici, il délivre un récit d'une grande puissance formelle, où l'image y est extraordinaire, avec des influences aussi fortes que Conan le Barbare voire même The fountain ! Même si l'époque est inconnue, il est clair que c'est durant la période des vikings, où la vie d'une personne ne valait pas grand-chose, et c'est par le regard de cet homme, Amleth, que joue Alexander Skarsgård, qu'on va vivre une période trouble, celle où la mort rôde.
Pour tout dire, je suis allé voir le film sans savoir ce que c'était, et si je ne démens pas que le scénario est assez simple, c'est d'une beauté, je dirais macabre. On sent que ça pue, que rien n'est propre, que le sang macule le corps des combattants, qu'on peut se faire tuer pour un oui ou un non, et The Northman restitue très bien cette ambiance, le tout avec une technique mariant idéalement les plans-séquences et les plans larges de l'Islande (ou l'Irlande). Quelque part, en voyant ça sur un grand écran, je me dis que le cinéma n'a pas encore dit son dernier mot.
Outre Alexander Skarsgård, on retrouve autour de lui Anya Taylor-Joy, Nicole Kidman, Ethan Hawke, deux micro-apparitions de Björk et Willem Dafoe, et l'oncle joué par Cleas Bang (qu'on a connu dans The Square) qui pue le charisme. Tous portent cette histoire d'une grande violence, avec de fortes suggestions comme une maison qui brûle avec des personnes à l'intérieur, des décapitations, des tripes, du sang qui gicle ou même un blasphème au cinéma comme la mort d'enfants. On sent que nous ne sommes pas là pour rigoler, et si l'histoire se résume globalement à la vengeance, elle sait également développer ses personnages, qui ne sont pas que des brutes sans cervelles, mais c'est clairement au premier degré.
The Northman est, pour moi, un film vraiment impressionnant, dans le sens que certaines images marquent durablement la rétine, et qui son échec commercial est en soi désolant, il prouve que ce Robert Eggers est né pour le cinéma, à n'en point douter.
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Créée
le 14 mai 2022
Critique lue 69 fois
7 j'aime
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