Un volcan
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Afin d'accepter de reprendre du service dans le rôle de l'agent 007 pour "Les diamants sont éternels", à la suite du bref intermède George Lazenby, Sean Connery exigea en contrepartie le financement de deux films par le studio United Artists, dont ce film réalisé par Sidney Lumet.
"The offence" ne fut toutefois pas exploité dans certains pays dont la France, de peur de ternir l'image de l'Ecossais et d'infléchir les recettes du James Bond.
Le public français ne put donc découvrir "The offence" qu'en 2007, et les critiques furent d'ailleurs excellentes.
Ce drame psychologique lugubre est doté d'une structure globale circulaire, illustrant les sombres pensées de l'inspecteur Johnson, qui tournent et retournent sans arrêt dans son cerveau malade .
La séquence d'ouverture nous présente en effet, sous la forme d'un travelling rotatif au ralenti, les déplacements de plusieurs agents de police autour d'une salle d'interrogatoire, où se trouvent Johnson et un homme étendu sur le sol.
Nous n'en saurons pas plus pour l'instant, et le récit démarre dans la triste banlieue anglaise industrielle des années 70, où les forces de police enquêtent sur un mystérieux violeur d'enfants.
On a bien compris qu'on n'était pas là pour se marrer, mais cette introduction sous forme de polar va rapidement céder la place à un drame psychologique peut-être plus sombre encore.
"The offence" est structuré autour de trois longues conversations partagées par l'inspecteur Johnson : la première avec le principal suspect des enlèvements (de façon elliptique), la deuxième avec sa propre femme, et la dernière avec son supérieur hiérarchique.
Il vaut mieux ne pas en dire davantage au niveau de l'intrigue, car cette structure circulaire permet justement de s'interroger en permanence sur les tenants et les aboutissants du récit, d'autant que la mise en scène de Lumet reste volontairement floue au niveau temporel.
Au final, Sidney Lumet signe une œuvre troublante et dépressive, à ne pas mettre entre toutes les mains, et à éviter un soir de cafard. Il s'agit en tout cas d'un film intense, qui déroute autant qu'il fascine, et qui offre à un Sean Connery en total contre-emploi l'un de ses rôles les plus marquants.
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Créée
le 24 mai 2016
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