Nous avons eu un temps d'échange sur le film avec des vieux du cinéma de chez moi à la fin. C'est toujours comme ça lors des évènements, il y a des jeunes cinéphiles, des vieux cinéphiles et souvent rien entre les deux. Un peu trop bisounours. C'est comme ça qu'il avait perçu le film lui le vieux. Comme si Ken Loach nous avait déroulé deux heures d'un joli dessin pour nous faire croire que tout va bien dans ce bas monde et dans le nord d'une Angleterre dépourvue de ses mines. Bien sûr, nombreux sont les personnes qui ont faim, qui sont racistes, violents, traitres et profondément mauvais. Mais le film serait un peu trop bisounours. Mais alors pourquoi ?
En fait le vieux reproche au film de montrer des gens racistes qui arrêtent parfois de l'être. Le vieux reproche au film de montrer de modestes nordistes qui ne penseraient pas toujours qu'à eux. Un patron de bar qui voudrait bien servir à un mieux qu'à seulement alcooliser ses frères fussent-ils pas tous aussi loyaux. Et bien je veux répondre au vieux que ce film moi j'y crois. Il me touche. Non pas seulement qu'il soit fait pour, bien sûr qu'il y a des scènes aux émotions appuyées, mais il me touche car il me rappelle que si je regarde un peu mieux autour de moi je peux aussi, à chaque petit instant de vie, me prouver à moi-même que je vis bien dans un tout qui fonctionne bien mieux en solidarité. Et surtout pas de la charité. On ne doit pas attendre la politique, la croissance, le retour des mines qu'on haissait pourtant, un ami ou le bonheur tomber du ciel, on doit créer nos propres mécanismes de solidarité.